Actes antisémites à Anderlecht: "Une symbolique très forte"
Le Centre communautaire laïc juif réagit sur les récents actes antisémites à Anderlecht.
- Publié le 17-09-2014 à 05h38
- Mis à jour le 17-09-2014 à 09h22
Le Centre communautaire laïc juif réagit sur les récents actes antisémites à Anderlecht. Nicolas Zomersztajn est le rédacteur en chef de la revue Regards du Centre communautaire laïc juif (CCLJ) de Bruxelles. Il nous fait part de son sentiment par rapport aux récents événements survenus à Anderlecht dimanche soir et hier matin.
Pensez-vous qu’il puisse y avoir un lien entre les deux récents événements ? Étant donné qu’ils se sont tous deux produits à Anderlecht dans un laps de temps très court ?
"Effectivement, on pourrait être tenté d’établir un lien entre ces deux actes, mais à l’heure actuelle on ne peut pas encore établir de relation. Le premier acte relève plus d’une voie de fait, et l’autre est tout de même un incendie criminel. C’est difficile à dire tant leurs natures sont différentes. Mais c’est réellement déplorable. Heureusement qu’il n’y a pas eu de blessé."
Avez-vous observé une recrudescence des actes antisémites à votre niveau ?
"Tout à fait, oui. Mais ce qui est davantage choquant, c’est que ces actes touchent désormais la vie quotidienne des personnes. On remarque que les gens qui profèrent des menaces ou des injures antisémites se servent des événements se déroulant dans la bande de Gaza pour exprimer tout haut ce qu’ils pensent tout bas."
Avez-vous des exemples ?
"Je pense notamment à ce médecin à Anvers qui a refusé de soigner une patiente sous ce prétexte. Ou, dans la même ville, un commerce qui a refusé de servir une femme parce qu’elle était juive, en justifiant son geste comme un "signe de protestation". Ou encore à Saint-Nicolas, près de Liège, ce café turc qui a placardé sur sa devanture une affiche "autorisant les chiens mais pas les juifs". Bref, les exemples sont nombreux…"
Quel est le sentiment de la communauté juive face à tous ces actes ?
"Ce qui est frappant, c’est que les agressions verbales sont de plus en plus violentes. Comme cette personne vendredi dernier, qui a crié dans le tram 51 qu’il fallait "tuer tous les juifs" et qui a ensuite proféré des menaces d’attentats. Nous sommes très inquiets. D’autant plus que nous allons entrer dans une période très importante pour le calendrier juif avec Roch Hachana à partir du 24 septembre, qui est le nouvel an juif, et le Yom Kippour qui est la célébration du deuil et du pardon. C’est une période où il y a davantage de personnes qui se rendent dans les synagogues. Tous ces actes ne font que renforcer nos craintes. Alors quand je vois l’incendie criminel de la synagogue à Anderlecht, je trouve que c’est un acte avec une symbolique très forte."