
Une centaine de policiers, des barrières en acier, un hélicoptère : lundi 20 octobre, la première de The Death of Klinghoffer, du compositeur américain John Adams, au Metropolitan Opera (Met) de New York, ressemblait à une assemblée générale des Nations unies. Les raisons de ce dispositif de sécurité exceptionnel : une manifestation d’opposants à ce spectacle à quelques mètres de là, sur Colombus Avenue, venus dire leur colère contre une œuvre qu’ils jugent antisémite.
Cet opéra, créé en 1991, est inspiré de la prise en otage des passagers du bateau de croisière l’Achille-Lauro par des membres du Front de libération de la Palestine, en octobre 1985. Celle-ci avait abouti à l’exécution par les terroristes de Leon Klinghoffer, un retraité juif américain handicapé. Le spectacle a déjà été joué à la Brooklyn Academy of Music et à la Juilliard School, mais sa représentation au Met déchaîne les passions depuis plusieurs semaines.
Bien avant le spectacle, plusieurs centaines de manifestants, dont certains en fauteuil roulant, en signe de solidarité avec M. Klinghoffer, s’étaient réunis face à une estrade sur laquelle plusieurs figures politiques et religieuses de New York se sont succédé. Parmi eux, Peter King, un représentant républicain de l’Etat de New York connu pour ses déclarations antimusulmans, l’ex-gouverneur David Paterson, ou encore l’ex-maire de New York, Rudolph Giuliani. Celui-ci a estimé que cet opéra présente « une vision déformée de l’histoire », considérant que John Adams crée un « mythe » dans lequel il traite les protagonistes « sur un pied d’égalité ».
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