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ÉGYPTE

Attentats dans le nord du Sinaï : Le Caire accuse "l'étranger"

Après deux attaques meurtrières survenues vendredi, l’Égypte a décrété l’état d’urgence sur plusieurs parties du Sinaï. Son président, Abdel Fattah al-Sissi, a estimé que les jihadistes avaient "bénéficié de soutiens de l'étranger".

Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, lors de la réunion d’urgence du Conseil de défense nationale vendredi soir.
Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, lors de la réunion d’urgence du Conseil de défense nationale vendredi soir. Présidence égyptienne, AFP
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L'Égypte, qui a décrété l'état d'urgence pour une durée de trois mois sur plusieurs parties du nord du Sinaï, quelques heures après qu'un kamikaze a tué 30 soldats en précipitant sa voiture bourrée d'explosifs sur un barrage de l'armée de la région, a accusé, samedi 25 octobre, "des soutiens de l'étranger" d'être derrière cet attentat. L'armée a également répliqué en menant des frappes aériennes contre les jihadistes.

"L'armée et la police prendront toutes les mesures nécessaires pour faire face aux dangers du terrorisme et à son financement, préserver la sécurité dans la région [...] et protéger les vies des citoyens", avait indiqué le décret présidentiel, qui prévoit également un couvre-feu.

L’état d’urgence, promulgué par le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, est effectif sur une partie du nord et du centre de la péninsule du Sinaï, dans un périmètre allant de la ville de Rafah, sur la frontière avec la bande de Gaza palestinienne, jusqu'à l'ouest d'Al-Arich, selon un communiqué de la présidence.

Attentats quasi quotidiens

Depuis que l'armée a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013, l'Égypte est le théâtre d'attentats quasi quotidiens visant les forces de sécurité. Ces attaques sont le plus souvent revendiquées par des groupes jihadistes disant agir en représailles à la sanglante répression qui s'est abattue sur les partisans de l'ancien président depuis son éviction.

Vendredi dans la matinée, un kamikaze a ainsi lancé sa voiture chargée d'explosifs sur le barrage militaire situé au nord-ouest d'Al-Arich, le chef-lieu de la province du Nord-Sinaï, selon des responsables des forces de l'ordre s'exprimant sous couvert d'anonymat. L'attaque a tué au moins 30 soldats et fait 29 blessés, parmi lesquels un haut responsable de l'armée et cinq officiers. Il s'agit de l’attentat le plus meurtrier contre l'armée ou la police égyptiennes depuis la destitution à l'été 2013 du président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans.

Quelques heures plus tard, trois autres membres des forces de sécurité ont été tués à Al-Arich, à un poste de contrôle sur lequel plusieurs individus ont ouvert le feu, a-t-on déclaré de source proche des services de sécurité.

Pour l'ex-chef de l'armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi, l'attentat de vendredi "a bénéficié de soutiens de l'étranger". Le président a estimé, à l'issue d'une réunion avec le haut commandement de l'armée, que cette attaque visait à "briser la volonté du peuple égyptien (...) et de l'armée, le pilier de l'Egypte."

Cette réunion a conduit à la formation "d'un comité de hauts responsables de l'armée pour étudier les circonstances des récentes attaques terroristes dans le Sinaï et en tirer des leçons, afin de renforcer la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes dans tout le pays", selon un communiqué de la présidence.

Le point de passage de Rafah fermé jusqu’à nouvel ordre

Samedi matin, l'armée a mené des frappes aériennes dans des zones du nord du Sinaï considérées comme des bastions jihadistes, tuant huit combattants, selon des responsables de la sécurité. Et de nouveaux barrages de sécurité ont été installés dans les villes de Rafah et de Cheikh Zouweid, dans le nord du Sinaï, ont indiqué des témoins à l'AFP, s'exprimant sous couvert d'anonymat.

Pour étouffer l'insurrection jihadiste qui sévit dans le nord du Sinaï, l'armée mène depuis plus de deux ans une vaste offensive dans cette région montagneuse et désertique jouxtant Israël et la bande de Gaza. Mais même si les militaires annoncent régulièrement avoir tué des dizaines de "terroristes", leurs opérations n'ont pas pour autant enrayé les attaques meurtrières.

Abdel Fattah al-Sissi a également annoncé un deuil national de trois jours suite à ce que son cabinet qualifie d’"attaque terroriste".

L'Égypte a par ailleurs décidé de fermer, dès samedi et jusqu'à nouvel ordre, le terminal frontalier de Rafah, situé sur la frontière avec la bande de Gaza, et qui n'est pas contrôlé par Israël.

Avec AFP et Reuters

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