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DIPLOMATIE

"Bibi est une poule mouillée" : coup de froid entre les États-Unis et Israël

Alliés de longue date, les États-Unis et Israël ne sont plus sur la même longueur d'onde. Un haut responsable de l'équipe du président américain a même moqué le manque de courage du Premier ministre de l'État hébreu, Benjamin Netanyahou.

Des responsables américains jugent le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou trop timoré.
Des responsables américains jugent le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou trop timoré. Menahem Kahana, AFP
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"Le truc avec Bibi, c'est que c'est une poule mouillée." Cette citation attribuée à un responsable haut placé dans l'administration Obama, publiée mardi 28 octobre par le mensuel "The Atlantic", a fait trembler les fondations de la relation entre les États-Unis et Israël.

Elle révèle sur quel ton les deux pays parlent l'un de l'autre derrière les portes closes et annonce peut-être une crise ouverte à venir. Car Washington a de plus en plus de mal à tolérer la politique d'expansion des colonies du gouvernement Netanyahou, qui rejette de son côté la lecture que font les Américains du conflit au Proche-Orient.

Propos "inappropriés"

Cette pique lancée, sous couvert de l'anonymat, par un haut responsable américain, appelant Benjamin Netanyahou par son surnom "Bibi", a fait réagir le principal intéressé. Le chef du gouvernement israélien a souligné qu'il "chérissait" la "connection profonde avec les États-Unis". "Je suis attaqué simplement parce que je défends l'État d'Israël. Si je n'étais pas ferme au sujet de nos intérêts nationaux, je ne serais pas attaqué."

La Maison Blanche a réagi le lendemain de la publication de l'article, qualifiant ces propos d"'inappropriés et contre-productifs". "Il y a des moments où nous sommes en désaccord avec les actions du gouvernement israélien et nous devons exprimer nos inquiétudes", a nuancé le porte-parole du Conseil de sécurité américain Alistair Baskey.

Netanyahou a franchi les lignes rouges

Mais malgré les tentatives des deux côtés pour faire oublier l'incident, le fait est que les deux gouvernements ont du mal à travailler ensemble.

"Netanyahou n'a pas suscité la colère de la Maison Blanche en 'défendant Israël', mais en faisant un pied-de-nez à Obama au passage", analyse Chemi Shalev, éditorialiste au quotidien israélien "Haaretz", qui estime qu'il y a très peu de lignes rouges que le dirigeant israélien n'a pas franchies dans sa collaboration avec le président américain.

Ce qui expliquerait que la Maison Blanche n'ait pas que son manque de courage à lui reprocher. Les responsables américains avec lesquels s'est entretenu le journaliste de "The Atlantic" Jeffrey Goldberg ont décrit le leader israélien comme plus préoccupé de sa survie politique que de la paix dans la région.

"La bonne chose avec Netanyahou, c'est qu'il a peur de mener des guerres", a élaboré un autre membre de l'administration américaine. "La mauvaise chose avec lui, c'est qu'il ne fera rien pour arriver à un compromis avec les Palestiniens ou avec les pays arabes sunnites. La seule chose qui l'intéresse, c'est de se protéger d'une défaite politique."

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