
Qui est derrière les explosions qui ont visé, vendredi 7 novembre, une dizaine de maisons et de véhicules de plusieurs dirigeants du Fatah dans la bande de Gaza ? Peu après les attaques, le Fatah, parti du président palestinien, Mahmoud Abbas, a accusé le Hamas d'en être à l'origine.
« Le comité central du Fatah condamne les crimes survenus ce matin [vendredi] contre ses cadres et fait porter au Hamas la responsabilité de ces crimes », a indiqué un haut responsable du Fatah, Nasser Al-Qidwa, lors d'une conférence de presse à Ramallah, en Cisjordanie occupée. Hussein Al-Cheikh, autre membre de la direction du Fatah, a quant à lui estimé qu'il n'y avait « pas de doute sur le fait que le Hamas porte la responsabilité de ce qui s'est passé ».
»
Le Hamas avait pourtant rapidement condamné ces attaques survenues avant l'aube. Azzam Al-Ahmad, dirigeant du Fatah, chargé du dossier de la réconciliation avec le Hamas, a estimé toutefois que « cela n'exonère pas le Hamas d'[en] porter l'entière responsabilité ».
« Il y avait depuis hier soir des signes, des déclarations du Hamas contre le Fatah et Mahmoud Abbas, dont la plus marquante a été celle d'un groupe de fonctionnaires militaires du Hamas qui ont annoncé qu'ils feraient échouer les cérémonies prévues à l'occasion du dixième anniversaire de la mort du président Yasser Arafat. »
L'une des explosions a visé une estrade montée dans l'ouest de Gaza en vue des célébrations du dixième anniversaire de la mort de Yasser Arafat, principal fondateur du Fatah. Le 11 novembre, pour la première fois depuis des années, l'anniversaire de sa mort sera marqué publiquement dans la bande de Gaza.
Ces commémorations de la disparition du principal fondateur du Fatah ont provoqué des tensions entre le Fatah laïc de Mahmoud Abbas, son successeur à la tête de l'Autorité palestinienne, et le Hamas, mouvement islamiste qui gouverne la bande de Gaza depuis 2007. Le Hamas a théoriquement cédé le pouvoir à Gaza le 2 juin à un gouvernement de personnalités indépendantes né de sa réconciliation avec le Fatah.
« Nous ne lançons pas des accusations en l'air contre le Hamas, a poursuivi M. Al-Ahmad. Nous avons des informations selon lesquelles la source [des attaques] se trouve au sein des services armés du Hamas, et nous espérons que le Hamas la découvrira. »
Aucun blessé n'a été signalé mais, conséquence directe de ces attaques, le premier ministre palestinien, Rami Hamdallah, a annulé une visite prévue samedi dans la bande de Gaza. Le chef du gouvernement de réconciliation était censé y rencontrer la haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères, Federica Mogherini.
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