Attentat au Musée Juif: La police belge a négligé une information sur Nemmouche
La police bruxelloise n'a rien fait d'une information que deux de ses policiers avaient obtenue sur l'auteur présumé de l'attentat du Musée Juif de Bruxelles. Le parquet de Bruxelles a souligné dans un communiqué qu'"il n'y a à ce jour pas de lien concret démontré entre l'attentat et les informations récoltées".
- Publié le 20-11-2014 à 07h02
- Mis à jour le 20-11-2014 à 11h09
La police bruxelloise n'a rien fait d'une information que deux de ses policiers avaient obtenue sur l'auteur présumé de l'attentat du Musée Juif de Bruxelles, révèle jeudi La Dernière Heure (Découvrez cette enquête sur le site de la Dernière Heure). Juste après la diffusion des vidéos par la police, où l'on voit notamment l'auteur extraire d'un des sacs une kalachnikov à crosse repliable, un policier expérimenté travaillant au Service des indicateurs de la police judiciaire fédérale de Bruxelles a reçu un tuyau d'un informateur déclarant reconnaître la kalachnikov comme une arme qui avait été écoulée récemment dans le milieu. Au moment où il reçoit le tuyau, l'enquêteur est accompagné d'un supérieur (un commissaire), qui lui demande de rédiger immédiatement un rapport confidentiel à transmettre aussi vite que possible aux services spécialisés. Ce que le policier a tardé à faire. La Cellule antiterroriste de la police fédérale n'a dès lors pas été mise au courant.
Le directeur de la police judiciaire fédérale a informé le procureur du Roi. Le parquet de Bruxelles a ouvert une information pénale.
Dans l'attente des résultats de l'enquête, des mesures internes ont été prises. L'enquêteur a été déplacé dans un autre service tandis que le directeur du Service des indicateurs de la police judiciaire fédérale de Bruxelles ainsi que son adjoint se sont vu retirer certaines compétences.
"A ce jour aucun lien concret entre les informations récoltées et l'attentat"
Le parquet de Bruxelles a souligné jeudi dans un communiqué qu'"il n'y a à ce jour pas de lien concret démontré entre l'attentat au Musée juif et les informations récoltées" par un indicateur de la police fédérale.
"Début août 2014, le parquet de Bruxelles a été avisé que quelques jours après l'attentat au Musée Juif, des informations peut-être pertinentes relatives à l'achat de l'arme utilisée avaient été récoltées via un indicateur de la police fédérale. Cette information n'aurait peut-être pas été reprise dans un rapport confidentiel ni transmise à l'autorité judiciaire, ou éventuellement de manière inadéquate", précise le communiqué.
Le parquet de Bruxelles confirme qu'il a de suite ouvert une enquête à charge du fonctionnaire de police impliqué. Celle-ci est toujours en cours, au stade de l'information. Il certifie également que la police fédérale a pris des mesures internes.
Les informations ont ensuite été immédiatement transmises au parquet fédéral qui est en charge de l'enquête sur l'attentat sur le Musée Juif. Mais elles ont également été intégrées dans une instruction en cours sur l'achat et vente d'armes. "Dans la mesure où cette instruction est toujours en cours, aucun commentaire supplémentaire ne sera fait à ce sujet", a conclu le parquet.
