Quand des photos de paysage évoquent l'horreur de la shoah

Quand des photos de paysage évoquent l'horreur de la shoah
Photo prise au camp de Majdanek (ROBERTO FRANKENBERG)

Le photographe Roberto Frankenberg est parti sur les traces de sa famille déportée. Ses clichés sont exposés à la Maison de la culture yiddish.

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Il faut souvent du temps pour évoquer l'indicible. Le photographe Roberto Frankenberg  a attendu le mitan de sa vie pour affronter l'histoire de sa famille et mettre des images dessus, comme un écrivain le ferait avec des mots.

Mes grands-parents et une grande partie de ma famille ont été assassinés par le régime nazi, dans les camps d'extermination en Pologne et dans les forêts des pays baltes", raconte-t-il.  

Son père était alors petit garçon. Rescapé des camps nazis, il a construit sa vie d'adulte sans parler de son enfance. Des décennies plus tard, à la demande de son fils, le vieil homme a refait le parcours de sa déportation. Mais a refusé d'aller sur les lieux des camps d'extermination où sont morts ses parents. Roberto Frankenberg fait alors seul le voyage.

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Mais il ne reste presque plus de traces.

Je me retrouve sur ces terres foulées par mes grands-parents et par tant d'autres, je parcours les chemins qu'ils ont parcourus, je vois les paysages qu'ils ont vus. Dans ces lieux, où les cendres et le sang se sont mélangés à la terre, je ressens une dimension invisible. La végétation silencieuse me renvoie des images et des sons", dit-il.

Ses très belles belles photographies de nature renvoient alors à ce que l'humanité a fait de pire. 

Claire Fleury

Roberto Frankenberg "Traces"
Jusqu'au 15 janvier 2015, Maison de la Culture yiddish, sous l'égide de la Maison européenne de la Photographie,

29 rue du Château d'eau, Paris 10e. 01-47-00-14-00

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