La paix d'ici à un an et le retrait des troupes israéliennes des zones occupées avant la fin de 2017. Voilà en substance la résolution que les Palestiniens ont soumis, mercredi 17 décembre, au Conseil de sécurité de l'ONU pour relancer un processus de paix avec Israël.
Le texte, présenté par la Jordanie, seul membre arabe du Conseil, « affirme l'urgence de parvenir à une paix globale, juste et durable » dans un délai de douze mois après l'adoption de la résolution. Le modèle proposé serait celui de la coexistence pacifique de « deux Etats indépendants, démocratiques et prospères : Israël et un Etat palestinien viable et contigu », avec Jérusalem comme « capitale partagée ».
Le texte mentionne, comme un des « paramètres » d'une solution négociée :
« Un retrait complet et par étapes des forces de sécurité israéliennes, qui mettra fin à l'occupation commencée en 1967 (...) dans un laps de temps raisonnable, qui ne devra pas dépasser la fin de l'année 2017. »
OUVERTURE AUX NÉGOCIATIONS
En soumettant cette proposition, les Palestiniens savaient qu'ils risquaient de se heurter à l'opposition des Etats-Unis, qui considèrent qu'un accord de paix ne peut résulter que de négociations directes, et non d'une initiative unilatérale à l'ONU. L'ambassadeur palestinien à l'ONU a donc immédiatement tempéré la proposition, affirmant qu'ils « ne ferment pas la porte à la poursuite de négociations », y compris « avec les Américains s'ils le souhaitent », pour modifier le texte.
Ces derniers ont affirmé, par la voix de leur secrétaire d'Etat, John Kerry, qu'ils n'auraient « aucun problème » si les Palestiniens présentaient à l'ONU une résolution « réfléchie » qui puisse faire croître leur espoir d'un Etat palestinien, à condition que ce texte ne fasse pas monter les tensions avec Israël.
Il a laissé entendre qu'il n'était pas pressé de la soumettre au vote du Conseil de sécurité, contrairement à ce que de hauts responsables palestiniens à Ramallah (Cisjordanie) avaient affirmé plus tôt. En coulisse, les Palestiniens ont accepté de continuer à discuter pour tenter de parvenir à un texte consensuel susceptible d'être adopté par le Conseil, sous la pression des Européens et de pays arabes, notamment la Jordanie. Les Européens de leur côté, France en tête, travaillent depuis plusieurs semaines sur un texte de compromis qui soit acceptable pour les Etats-Unis.
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