Charlie Hebdo: une attaque terroriste, 12 morts

Deux hommes ont fait l'usage de kalachnikov et de fusils à pompe au siège du journal satirique Charlie Hebdo. L'attaque a été filmée. Sur les images de cet échange, les auteurs de l'attentat crient "Allahou Akbar" à plusieurs reprises.

Rédaction en ligne

Deux hommes ont fait l'usage de kalachnikov et de fusils à pompe au siège du journal satirique Charlie Hebdo. 

L'attaque a été filmée. Sur les images de cet échange, les auteurs de l'attentat crient "Allahou Akbar" à plusieurs reprises. Les dessinateurs Charb, Cabu, Tignous et Wolinski sont décédés.

Au moins deux hommes cagoulés ont pénétré ce mercredi dans le siège de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo , lourdement armés, avant d'ouvrir le feu à l'intérieur des locaux, situés dans le XIe arrondissement de Paris.

La préfecture de Paris fait état de 12 morts (8 journalistes/caricaturistes, un réceptionniste, un invité [ Michel Renaud , fondateur du festival Carnet de voyages] et 2 policiers) et 11 blessés, "dont 4 dans une situation d'urgence" a précisé le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.

Un troisième homme est vraisemblablement impliqué, puisque Bernard Cazeneuve a parlé de "trois criminels en fuite". Une information confirmée par un témoin.

Près de 3.000 policiers ont été mobilisés pour retrouver les trois criminels. 500 ont été appelés en renfort.

Charlie Hebdo: une attaque terroriste, 12 morts
©DR

Les dessinateurs Charb, Cabu, Tignous et Wolinski décédés

Une enquête en flagrance a été ouverte par la section anti-terrorisme du parquet de Paris pour assassinat, vol à main armée en bande organisée, infraction à la législation sur les armes et association de malfaiteurs en vue d'un acte terroriste, a indiqué mercredi soir le procureur de la République de Paris François Molins lors d'une conférence de presse.

Les dessinateurs Charb, Cabu, Tignous et Wolinski sont décédés. La rédaction était présente en nombre, puisque le mercredi matin est traditionnellement le jour de la réunion de rédaction de l'hebdomadaire. L'économiste et journaliste Bernard Maris est également mort lors de cette attaque.

Interrogée par le journal, L'Humanité, la dessinatrice Coco, membre de Charlie Hebdo, a expliqué : "J'étais allée chercher ma fille à la garderie. En arrivant devant la porte de l'immeuble du journal, deux hommes cagoulés et armés nous ont brutalement menacées. Ils voulaient entrer, monter. J'ai tapé le code. Ils ont tiré sur Wolinski, Cabu etc. Ca a duré cinq minutes. Je m'étais réfugiée sous un bureau... Ils parlaient parfaitement le français... et se revendiquaient d'Al Qaïda".

Selon Emmanuel Quemener, membre du syndicat de police Alliance, les terroristes se seraient d'abord... trompé d'adresse, pénétrant dans une habitation voisine au 6 rue Nicolas Appert. Là, on leur aurait appris que le siège de Charlie Hebdo était situé au 10.

"Une opération commando"

Le secrétaire départemental de l'Unité SGP Police a annoncé à nos confrères de LCI qu'il s'agit d'"un véritable carnage, une boucherie à la kalachnikov et au fusil à pompe". "Ils sont entrés et ont arrosé tout le monde. Ils n'ont pas parlé, ils n'ont fait que tirer et tuer des gens. C'était une opération commando."

"Vers 11h30, deux hommes armés d'une kalachnikov et d'un lance-roquette, ont fait irruption au siège de Charlie Hebdo dans le XIe arrondissement de Paris. Un échange de feu a eu lieu avec les forces de l'ordre", a encore expliqué cette source. Sur les images de cet échange, les auteurs de l'attentat crient "Allahou Akbar" à plusieurs reprises.

En quittant les lieux, les deux agresseurs ont tué un policier. Ils ont ensuite braqué un automobiliste porte de Pantin et percuté un piéton. Ils ont abandonné leur voiture dans le 19ème arrondissement. Ils ont alors pris la fuite à pied, avant de braquer un nouvel automobiliste et de partir avec son véhicule.

Pendant ce temps, les témoins sont interrogés par la police dans un petit théâtre proche du siège du journal. Ils reçoivent une aide psychologique.

L'économiste Bernard Maris parmi les victimes

L'économiste Bernard Maris fait partie des 12 victimes de l'attaque, a indiqué le CEO de Radio France Mathieu Gallet via Twitter. Bernard Maris, né à Toulouse en 1946, était collaborateur de nombreux médias. Il signait dans Charlie Hebdo sous le pseudonyme "Oncle Bernard". Il était également actionnaire de l'hebdomadaire à hauteur de 11%.

"Ils se revendiquaient d'Al-Qaïda"

La dessinatrice de Charlie Hebdo "Coco" a été témoin de l'attaque. " J’étais allée chercher ma fille à la garderie, en arrivant devant la porte de l’immeuble du journal deux hommes cagoulés et armés nous ont brutalement menacées. Ils voulaient entrer, monter. J’ai tapé le code. Ils ont tiré sur Wolinski, Cabu (des dessinateurs décédés dans l'attaque, ndlr) . Ça a duré cinq minutes… Je m’étais réfugiée sous un bureau… Ils parlaient parfaitement le français… Se revendiquaient d’Al Qaïda ", a-t-elle expliqué à l'Humanité.

Selon Emmanuel Quemener, membre du syndicat de police Alliance, les terroristes se seraient d'abord... trompé d'adresse, pénétrant dans une habitation voisine au 6 rue Nicolas Appert. Là, on leur aurait appris que le siège de Charlie Hebdo était situé au 10.

"On a vengé le prophète, on a tué Charlie Hebdo"

Dans un extrait sonore de l'attaque terroriste, on peut y entendre l'un des attaquants crier: "On a vengé le prophète ! On a tué Charlie Hebdo" .

La France en alerte

Le plan Vigipirate a été relevé au niveau "alerte attentats", le niveau le plus élevé, dans toute l'Ile-de-France. Un mégaphone demande aux Parisiens de rester chez eux et les organes de presse, grands magasins, lieux de culte et transports ont été placés sous "protection renforcée", annonce Matignon. Les sorties scolaires et activités prévues hors des établissements ce mercredi ont immédiatement été stoppées.

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©DH

Pas la première attaque

Le siège de Charlie Hebdo avait déjà été visé en novembre 2011, après un numéro spécial intitulé "Charia Hebdo" et contenant notamment une caricature de Mahomet, par des cocktails Molotov. L'incendie avait alors contraint la rédaction à trouver refuge durant plusieurs jours dans les locaux de "Libération".


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