Charlie Hebdo: un attentat "dans la lignée du Musée juif"
André Vandoren, le directeur général de l'Organe de coordination et d'analyse de la menace (Ocam) voit une continuité entre l'attentat qui a frappé Charlie Hebdo et celui mené contre le Musée juif de Bruxelles. Le niveau de menace n'a pas pour autant été relevé.
- Publié le 07-01-2015 à 20h24
- Mis à jour le 08-01-2015 à 07h09

Avec cet attentat, commis contre la rédaction de "Charlie Hebdo", "nous sommes totalement dans la perspective de l'attentat commis dans le Musée juif de Bruxelles", relève André Vandoren, le directeur général de l'Organe de coordination et d'analyse de la menace (Ocam). "C'est totalement la même chose. Soyons très clairs : s'il y avait eu dix personnes de plus au Musée juif, elles auraient aussi été tuées", relève-t-il.
Pas question donc pour le patron de l'Ocam de voir dans cette attaque un nouveau palier franchi par des groupes terroristes en Europe.
A chaque fois, sur les images prises par les caméras de surveillance à Bruxelles ou à Paris par des téléphones, note un observateur, on voit la détermination et l'efficacité du ou des auteur(s), qui est la marque d'hommes ayant subi un entraînement poussé de type militaire.
Niveau de menace maintenu au niveau 2
C'est sur la base de l'évaluation de l'Ocam que l'on décide de relever, de maintenir ou d'abaisser le niveau de la menace sur tout le territoire belge ou alors sur une série d'institutions bien précises.
A peine quelques heures après cet attentat, le Premier ministre a décidé de convoquer une réunion du Collège du renseignement et de la sécurité afin d'analyser le niveau de sécurité pour notre pays au vu de cet attentat.
A l'issue de cette réunion, auquel a pris part l'Ocam, il a été décidé de maintenir le niveau de la menace au niveau 2, sur une échelle qui en compte quatre, a indiqué M. Vandoren. Ce niveau 2 est le niveau habituel. Mais il pourra toutefois être modifié à tout moment.
Toutefois, dans certains lieux bien précis, le niveau de la menace a été relevé au niveau 3, ce qui équivaut au niveau "grave", lorsque la menace est "possible et vraisemblable".
Quels lieux ? M. Vandoren se refuse à les divulguer. Il est question, dit-on de bonnes sources, de l'ambassade de France et de deux lieux qui ont des liens privilégiés avec "Charlie Hebdo" visé à Paris. La vigilance accrue a été décidée par mesure de précaution et non en raison d'indications (de menace) concrètes, dit-on à l'Intérieur.
Des médias flamands, peu connus du côté francophone, comme "P Magazine" ou le site d'information Clint.be, font état de surveillances renforcées aux abords de leurs locaux. Ce que se refuse à confirmer, ou à démentir, M. Vandoren : "Si nous mettons nos cartes sur table, cela ne peut que servir les ennemis que nous combattons", répète-t-il.
Difficile à dire si un important personnel est mobilisé en raison d'une surveillance accrue en Belgique : "La gestion se fait de la meilleure façon", indique M. Vandoren.
Pour le patron de l'Ocam, il ne faut pas seulement comparer l'attentat de Paris avec celui du Musée juif de Bruxelles. Et de citer les attaques contre des policiers au Canada ou à New York, l'attaque perpétrée au mois de décembre en Australie à Sydney contre un café où des personnes ont été retenues en otages ou encore l'assassinat, en Algérie, d'un touriste français. "C'est toujours la même manière d'opérer. Avec un même résultat. On tue et c'est bingo. Et toujours avec le même but : la terreur."
Quant à savoir si la menace terroriste s'accroît, M. Vandoren ne répond pas par l'affirmative. "Mais je pense que l'action à Paris n'est pas la dernière", avance-t-il.