Exposition sur la Shoah annulée: la Lettonie craint pour son image

© RIA Novosti . Mikhail Mokrushin / Accéder à la base multimédiaParis
Paris - Sputnik Afrique
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Riga a expliqué sa décision d'annuler une exposition sur l'Holocauste à Paris par le préjudice que cette manifestation "porterait à l'image de la Lettonie" pendant sa présidence de l'UE, a déclaré Alexandre Dioukov, directeur du fonds "Mémoire historique" qui a organisé l'exposition.

Riga a expliqué sa décision d'annuler une exposition sur l'Holocauste à Paris par le préjudice que cette manifestation "porterait à l'image de la Lettonie" pendant sa présidence de l'UE, a déclaré mardi Alexandre Dioukov, directeur du fonds "Mémoire historique" qui a organisé l'exposition.

"Nous avons été désagréablement surpris par l'annulation de l'exposition sur proposition de la représentation permanente de la Lettonie auprès de l'UNESCO. Qui plus est, la mission lettone a fourni une explication bien étrange à cette décision. Selon elle, l'exposition porterait préjudice à l'image de la Lettonie pendant sa présidence de l'Union européenne", a indiqué M.Dioukov à RIA Novosti.

L'exposition intitulée "Enfance volée. Victimes de l'Holocauste vues par les enfants détenus dans le camp de concentration nazi de Salaspils" devrait s'ouvrir fin janvier au siège de l'UNESCO à Paris.

"Je ne comprends absolument pas comment un récit sur les crimes des nazis et de leurs complices peut nuire à l'image d'un Etat européen moderne. Sauf si la Lettonie s'attribue les crimes nazis. Cela paraît être le cas et c'est très triste", a ajouté M.Dioukov.

"Nous avons commencé l'organisation de cette exposition en 2014. L'UNESCO a donné son feu vert. Les représentations permanentes de la Russie et de la Biélorussie auprès de l'UNESCO ont appuyé la tenue de l'exposition. Elle faisait partie d'un projet international réalisé en coopération avec des historiens russes, biélorusses et lettons", a précisé le responsable.

Selon lui, les organisateurs de l'exposition voulaient démontrer que le peuple juif n'était pas le seul visé par les crimes nazis. "Initialement créé pour exterminer les Juifs, le camp de concentration de Salaspils est devenu un lieu de détention et d'extermination d'autres victimes du nazisme après la mort de ses détenus juifs. Il a notamment accueilli les victimes des opérations menées par les nazis à la frontière entre la Lettonie et la Biélorussie", a noté M.Dioukov.

Le camp de Salaspils (Kurtenhof) a fonctionné de 1941 à 1944 à une vingtaine de kilomètres de Riga. Ses premiers prisonniers étaient des Juifs d'Autriche, de Tchécoslovaquie et d'Allemagne. En septembre 1942, la majeure partie des détenus étaient des Soviétiques - femmes et enfants biélorusses et russes, Lettons et Lituaniens. Au total, près de 100.000 personnes sont passées par ce camp.

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