France

Lassana Bathily naturalisé français: «Je vais faire tout mon possible pour que les gens ne soient pas déçus de moi»

Lassana Bathily lors de sa cérémonie de naturalisation, le 20 janvier 2015. REUTERS/Charles Platiau.
Lassana Bathily lors de sa cérémonie de naturalisation, le 20 janvier 2015. REUTERS/Charles Platiau.

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Le Monde, Le Figaro, L'Humanité

C'est une photo émouvante, qui résume la face la plus humaine des évènements qui ont frappé Paris il y a une dizaine de jours. On y voit s'y refléter dans le drapeau tricolore l'ombre de Lassana Bathily, le jeune employé de l'Hyper Cacher de la Porte de Vincennes qui, lors de la prise d'otages du 9 janvier, a caché des clients dans la chambre froide du magasin avant de s'enfuir par un monte-charge pour fournir de précieux renseignements à la police.

Mardi 20 janvier au soir, ce jeune homme de 24 ans, originaire du Mali et qui a quitté son pays d'origine pour la France à l'âge de 16 ans, a été naturalisé français au ministère de l'Intérieur. Assistaient à la cérémonie de nombreux membres du gouvernement, dont notamment le Premier ministre Manuel Valls et le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, qui lui ont remis, raconte Le Monde, une lettre signée François Hollande, un passeport, une médaille, un livre d'Ernest Renan et un autre de Raymond Depardon. Jusqu'en 2011, Lassana Bathily était sans papiers, avant d'obtenir un titre de séjour annuel, depuis renouvelé plusieurs fois.

«Vous êtes un des visages de cette France en l'honneur de laquelle ont défilé près de 4 millions de Français», lui a lancé Manuel Valls. «Je ne suis pas un héros, je suis Lassana et je resterai moi­-même», a lancé le héros du jour avant de saluer la mémoire de son collègue Yohan Cohen, un des quatre hommes assassinés lors de la tuerie antisémite commise par Amedy Coulibaly. «Je vais faire tout mon possible pour que les gens ne soient pas déçus de moi», avait-il confié, plus tôt dans la journée, à Europe 1.

Brigitte Wieser, du réseau Education Sans Frontières, qui a aidé Lassana Bathily, a expliqué à L'Humanité qu'il ne fallait pas que son cas reste isolé:

«Dans cette tragique affaire, vous avez, d’un côté, des jeunes nés en France qui sont devenus des meurtriers et, de l’autre, un jeune, né au Mali, à qui on n’a cessé de demander des “preuves d’intégration”. Il faut qu’on fasse plus confiance à ces jeunes.»

Dans le public, Michel Emsalem, le président du groupe Hyper Cacher, a lui confié au Figaro:

«Chez nous, on dit: "Celui qui a la chance de sauver une vie, il sauve l'humanité".»

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