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Propos antisémites de Dieudonné : le jugement mis en délibéré au 19 mars

L'humoriste avait tenu des propos à caractère antisémite au sujet d'un journaliste de France Inter. Le début d'une longue polémique sur son spectacle « Le Mur ».

Le Monde

Publié le 28 janvier 2015 à 05h17, modifié le 29 janvier 2015 à 07h38

Temps de Lecture 2 min.

L'essentiel

  • L'humoriste controversé comparaissait mercredi pour des propos antisémites tenus sur scène.
  • Après la diffusion de ces propos à la télé en 2013, Manuel Valls avait demandé l'interdiction du spectacle.
  • Dieudonné a déjà été condamné plusieurs fois pour diffamation, injure et provocation à la haine raciale.

« Moi, quand je l'entends parler, Patrick Cohen, j'me dis, tu vois, les chambres à gaz… dommage… » Ces propos de Dieudonné prononcés lors de l'un de ses spectacles lui ont valu de comparaître à partir de mercredi 28 janvier devant la justice pour provocation à la haine raciale.

La procureure a requis trois cents jours amende à 100 euros, soit au total 30 000 euros, contre le polémiste. Cela veut dire que si le tribunal correctionnel de Paris suivait ces réquisitions, le polémiste controversé devrait payer 30 000 euros d'amende au total ou à défaut aller en prison trois cents jours.

Dans son réquisitoire, la procureure a relevé une « antienne » d'attaques contre les juifs à travers le spectacle incriminé et « une expression de mépris de M. M'bala M'bala à l'égard de la communauté juive ». « La question n'est pas de savoir si M. M'bala M'bala est antisémite, ça n'est pas mon problème. La question c'est si on peut le laisser porter de telles attaques », a-t-elle poursuivi. Le tribunal a mis son jugement en délibéré au mois de mars.

RISQUE DE « TROUBLES À L'ORDRE PUBLIC »

Tout était parti d'un reportage diffusé en décembre 2013 par France 2, dans lequel était repris un extrait de son spectacle Le Mur. Dieudonné M'bala M'bala s'en prenait depuis plusieurs mois au journaliste de France Inter Patrick Cohen, qui avait publiquement assuré qu'il n'inviterait jamais l'humoriste et égratigné des confrères refusant d'envisager un tel boycott. Après la diffusion des propos de Dieudonné M'bala M'bala à caractère antisémite, le parquet de Paris avait ouvert une enquête pour incitation à la haine raciale. Le journaliste ne s'est pas constitué partie civile.

A l'époque, les propos de Dieudonné M'bala M'bala avaient fait réagir Manuel Valls, alors ministre de l'intérieur, qui avait donné instruction aux préfets d'engager des mesures d'interdiction de représentations du spectacle pour risque de « troubles à l'ordre public ». La justice administrative ayant rejeté les recours de Dieudonné M'bala M'bala contre ces interdictions, l'humoriste avait finalement présenté une nouvelle version de son spectacle, expurgée de ses attaques les plus frontales contre les juifs.

UN « ÉCHANGE, VIF CERTES, » AVEC LE JOURNALISTE

La défense de Dieudonné M'bala M'bala, qui plaidera la relaxe, mercredi, entend « replacer cette affaire dans son contexte », selon Me Sanjay Mirabeau, un de ses avocats. Car, pour lui, les propos incriminés sont « juste l'étincelle, pas la cause principale » ayant conduit à l'interdiction du spectacle. Pour la défense, la sortie de Dieudonné M'bala M'bala relève avant tout « d'un échange, vif certes, mais un échange » à distance avec le journaliste. « Nous allons voir exactement les propos de M. Cohen », a expliqué l'avocat, qui dit avoir renoncé à faire citer le journaliste comme témoin « pour la sérénité des débats ».

Dieudonné M'Bala M'Bala, 48 ans, est un habitué des prétoires, avec plusieurs condamnations à des peines d'amende pour ses propos controversés. Vendredi, il a d'ailleurs été condamné à 6 000 euros d'amende pour avoir lancé sur Internet à la fin de 2013 un appel aux dons pour payer de précédentes amendes.

Il est en outre toujours sous le coup de plusieurs procédures judiciaires. La dernière, pour apologie du terrorisme, lui vaut d'être convoqué devant le tribunal correctionnel de Paris le 4 février. En cause, un message posté sur sa page Facebook, dans lequel il écrivait « Je me sens Charlie Coulibaly », en référence à l'un des auteurs des attentats meurtriers de Paris, qui a tué une policière municipale et quatre personnes de confession juive dans un supermarché casher.

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Dieudonné M'Bala M'Bala a également été mis en examen en juillet pour fraude fiscale, blanchiment et abus de biens sociaux.

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