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Un groupe d'Italiens enfermé par mégarde dans le camp d'Auschwitz

La cérémonie officielle marquant la libération il y 70 ans du camp d'Auchwitz a réuni quelque 300 survivants et une dizaine de chefs d'État. Une quarantaine de pays étaient représentés. JANEK SKARZYNSKI/AFP

Mardi soir à l'issue du 70e anniversaire de la libération du camp, deux représentants de la communauté juive romaine, accompagnés d'une équipe de télévision, ont été arrêtés alors qu'ils tentaient de quitter les lieux.

Ses grands-parents sont décédés ici même. Mardi, à l'occasion du 70e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz, Riccardo Pacifici avait fait le déplacement en Pologne en qualité de président de la communauté juive romaine. Seulement, à l'issue de la cérémonie officielle, l'homme a vécu une malencontreuse mésaventure, relatée cette semaine dans le quotidien israélien Haaretz . L'Italien s'est retrouvé coincé à l'intérieur du camp de concentration. Au moment de la fermeture, l'intéressé réalisait une interview en direct avec une équipe de l'émission italienne «Matrix». Le porte-parole de la communauté juive romaine, Fabio Perugia, était également présent avec eux. En regagnant la sortie, les intéressés ont trouvé les portes du camp fermées.

Riccardo Pacifici (au centre) en mai 2008. © Tony Gentile / Reuters/REUTERS

La température extérieure avoisine les - 9 degrés. La perspective de passer rien qu'une nuit à l'intérieur du camp n'enchante guère les cinq Italiens qui cherchent en vain à alerter quelqu'un. Ils crient à l'aide et se manifestent devant les caméras de vidéosurveillance. Rien n'y fait. Ils décident alors de tenter le tout pour le tout et cherchent à passer par une fenêtre restée ouverte. Mais, en essayant ainsi de s'échapper via la billeterie située à l'entrée du site, Riccardo Pacifici, Fabio Perugia et les trois journalistes déclenchent une alarme. Rapidement, des gardes se présentent sur les lieux. Les forces de l'ordre arrêtent les Italiens, pensant qu'il s'agit de cambrioleurs.

Un dialogue de sourds

Riccardo Pacifici tente alors de s'expliquer. Mais, la barrière des langues aidant, un dialogue de sourds s'installe. «Nous sommes arrêtés depuis une heure par la police polonaise à l'intérieur d'Auschwitz après l'émission Matrix. Une honte», tweete le représentant de la communauté juive romaine. «Ils nous ont arrêtés et traités comme si nous étions des criminels», s'indigne de son côté Fabio Perugia dans le quotidien israélien. L'interrogatoire se terminera à 02h30 du matin. Les Italiens seront ensuite transférés au poste de police, situé à l'extérieur du camp, où l'ambassade d'Italie à Varsovie dépêchera un interprète. L'ambassadeur et le ministre italien des Affaires étrangères devront également intervenir avant que la garde à vue soit levée à 6 heures du matin.

L'ambassade polonaise à Rome a présenté vendredi ses excuses et qualifié cet incident de «regrettable», espèrant ainsi clore ce chapitre. La présence de plus de 50 délégations dont plusieurs chefs d'État et de gouvernement avait nécessité un renforcement des mesures de sécurité, justifie la chancellerie.

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28 commentaires
  • ISRAELIENNE

    le

    Tout de meme interessant voire inquietant que les videos de surveillance ne soient pas d usage hors des heures de visite!
    Ceci expliquerait il le fait que le portail a pu etre vole??

  • sonia19

    le

    Ils auront compris plus que les autres touristes se qu'a été la Shoa

  • CIVIS

    le

    renforcement des mésures de securité mais pas de surveillance car les gardes n'ont fait aucun controle sur les groupes entrés et ceux qui sont que sont sortis.J'ai entendu une tntervue à l'écrivain Primo Levi qui tout de suite après la liberation avait constaté que la Pologne était un "triste pays" ou un juif survecu à Auschwitz ne pouvait se déclarer te sans courir des dangers

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