En pleine campagne électorale, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, voit rebondir sur lui une extravagante affaire de détournement de fonds présumé de la part de sa femme.
Sara Nétanyahou est, selon les médias israéliens, soupçonnée d'avoir empoché pendant plusieurs années de l'argent versé pour le retour en magasin de bouteilles consignées. Le problème, c'est que celles-ci avaient été achetées pour le compte du bureau du premier ministre, et que l'argent des bouteilles aurait dû revenir dans les caisses de l'Etat.
Selon le quotidien Haaretz (anglophone), le couple avait remboursé l'équivalent de 1 000 dollars de consigne il y a deux ans, mais un de leurs anciens employés affirme que les sommes empochées par Sara Nétanyahou ont été bien supérieures, et que son époux en était au courant.
Courroucé, Benyamin Nétanyahou s'en est pris aux médias, vendredi 30 janvier, qu'il a accusé dans un long message sur Facebook de porter « des attaques calomnieuses contre [lui] et [son] épouse en vue de faire tomber le Likoud [son parti] et de favoriser l'arrivée au pouvoir de la gauche » aux législatives du 17 mars.
DÉPENSES EXCESSIVES ?
D'après plusieurs médias israéliens, cette affaire ne pourrait cependant être que la partie émergée d'une plus vaste controverse sur la gestion des dépenses du couple. Selon Haaretz et Yédiot Aharonot, quotidiens hostiles à M. Nétanyahou, le contrôleur de l'Etat chargé de superviser les comptes publics (nommé par le premier ministre) refuserait, à la demande de l'avocat du chef du gouvernement, de rendre public avant les élections un rapport compromettant sur leurs dépenses, jugées excessives en repas, fleurs, coiffeurs ou chaussures.
Israel Hayom, un quotidien gratuit pro-Nétanyahou, a, pour sa part, dénoncé la « bassesse d'une campagne électorale qui, plutôt que de traiter des questions de fonds, se concentre sur des ragots et la diffamation ».
Le premier ministre était déjà monté au créneau, lundi, pour défendre son épouse après la publication dans des médias d'extraits de procès-verbaux de deux anciens employés de la résidence du premier ministre accusant Mme Nétanyahou de « comportements abusifs ». En décembre, le tribunal du travail de Jérusalem avait déjà accepté la demande du premier ministre de reporter à après les élections une autre procédure contre son épouse.
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