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Obsèques de Roger Hanin, son dernier voyage à Bab el Oued

Roger Hanin a été inhumé au cimetière juif de Bologhine, à quelques rues de Bab el Oued, le quartier de son enfance. FAROUK BATICHE/AFP

L'acteur français a été inhumé, ce vendredi 13 février, au cimetière juif de Bologhine. La ministre de la Culture algérienne Nadia Labidi, le réalisateur Alexandre Arcady et une vingtaine de proches ont assisté à la cérémonie. Récit.

Comme il l'avait demandé, Roger Hanin a été enterré avec son père, Joseph Lévy. Sous un ciel gris et pluvieux, le corps de l'acteur, décédé il y a deux jours, est arrivé ce vendredi matin à Alger pour être inhumé au cimetière juif de Bologhine, à quelques rues de Bab el Oued, le quartier de son enfance.

Les ossements du père de Roger Hanin ont été placés à ses pieds pendant que le rabbin lisait le kaddish, la prière des morts. «Le rabbin de Paris s'est mis à parler en algérien avec les pompiers, raconte le représentant de la communauté israélite en Algérie, c'était une ambiance très particulière!»

Devant le portail du cimetière, une centaine d'Algérois s'était réunie pour rendre un dernier hommage au «fils du quartier». Mais les services de sécurité et la pluie auront eu raison de leur patience. Craignant des débordements liés, entre autres, à la présence de Serge Benaïm, rabbin représentant du Consistoire, et d'autres membre de la communauté israélite, les autorités avaient condamné l'entrée du cimetière. La cérémonie s'est donc déroulée en comité restreint, en présence de la famille (le frère et la sœur, les enfants et les petits-enfants), de proches dont le comédien Michel Creton et le réalisateur Alexandre Arcady, et des officiels comme la ministre de la Culture Nadia Labidi, le wali (préfet) d'Alger ou encore l'ambassadeur de France.

«Ses arrière grands-parents ont été enterrés dans ce cimetière!», rappelle Rabah Lechea, un comédien qui rencontrait Roger Hanin lorsqu'il venait à Alger. «Il a défendu la cause algérienne pendant la guerre de Libération! Comme son père, qui était un militant du parti communiste. C'est un des nôtres! Fait rare, l'Algérie lui a décerné l'ordre du mérite», poursuit-il.

Le président Bouteflika a d'ailleurs souligné combien «l'Algérie s'honore de le recevoir sur sa terre», lui qui «a su à travers ses œuvres, sa sensibilité et sa touche personnelle, consolider les relations entre son pays, la France, et celui qui l'a vu naître, l'Algérie.»

Devant le cimetière, les discussions s'enflamment sur le Moyen-Orient, Guy Bedos ou Enrico Macias et finissent inévitablement sur la relation franco-algérienne. «Ce ne sont pas les Algériens qui ont chassé les pieds-noirs mais l'OAS!, s'emporte un habitant de Bab el Oued. Ce sont les hommes de l'OAS qui sont aujourd'hui la base du Front national et creusent le fossé entre l'Algérie et la France! Alors voilà, Roger Hanin, en voulant se faire enterrer ici, a donné une bonne leçon aux deux pays!»

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