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Après les attentats de Copenhague, Nétanyahou appelle les juifs d’Europe à rejoindre Israël

« Si notre façon d’affronter la terreur est de nous enfuir quelque part, alors nous devrions tous partir sur une île déserte », a rétorqué le rabbin danois Jair Melchior.

Par  (Jérusalem, correspondant)

Publié le 15 février 2015 à 18h40, modifié le 19 août 2019 à 13h26

Temps de Lecture 3 min.

Cela relève presque du rituel politique. Quelques heures après la double attaque terroriste perpétrée à Copenhague, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a lancé un nouvel appel aux juifs d’Europe, dimanche 15 février, afin qu’ils trouvent refuge dans son pays. « Nous disons aux juifs, à nos frères et à nos sœurs : Israël est votre maison, a déclaré le chef du gouvernement. Nous nous préparons et nous appelons à l’absorption d’une immigration massive d’Europe. »

Le chef du gouvernement avait déjà lancé un tel appel après les attentats commis à Paris, au début de janvier, contre la rédaction de Charlie Hebdo et une supérette casher. Le gouvernement français avait exprimé son peu de goût pour la démarche. Dimanche, c’est le rabbin Jair Melchior, la plus haute autorité dans la communauté danoise, qui a confié sa « déception » après les propos de M. Nétanyahou. « Si notre façon d’affronter la terreur est de nous enfuir quelque part, alors nous devrions tous partir sur une île déserte », a-t-il noté. Dans la soirée, l’ancien président israélien Shimon Pérès semblait lui faire écho, en déclarant : « Israël doit rester une terre d’espoir, et non une terre de peur. »

Lorsqu’un acte antisémite d’envergure est commis dans le monde, il est habituel pour le gouvernement israélien d’exprimer sa solidarité, mais aussi sa volonté d’accueillir « à bras ouverts », comme l’a répété M. Nétanyahou, dimanche, les nouveaux arrivants. Aujourd’hui, au-delà de ces formulations classiques, le gouvernement doit s’adapter, du point de vue administratif et financier, à une tendance lourde. Le nombre d’immigrants juifs en Israël a atteint en 2014 un chiffre record depuis dix ans, avec l’arrivée de 26 500 personnes, soit une hausse de 32 % par rapport à 2013, selon les autorités.

La France, premier pays

« Il y a une perception largement partagée selon laquelle l’Europe est devenue plus dangereuse pour les juifs, explique au Monde le porte-parole de l’Agence juive, Yigal Palmor. Il y a plus d’attentats, d’incidents, de violences, d’insécurité, pour les juifs identifiables comme tels, notamment autour de leurs institutions, des écoles et des synagogues. » Après une année 2014 record, la France est devenue le premier pays dans le monde pour l’alya (près de 7 000 départs). Les attentats commis contre Charlie Hebdo et l’épicerie Hyper Cacher risquent de provoquer un afflux de candidatures encore supérieur aux prévisions, qui étaient de 10 000 pour 2015. « On assiste à une augmentation dramatique des appels, des demandes d’information, des inscriptions aux soirées organisées par l’Agence juive, souligne Yigal Palmor. Mais on ne saura que plus tard dans l’année si la barre des 15 000 sera franchie. On n’organise pas un départ en vingt-quatre heures. »

Dimanche, le conseil des ministres a adopté un plan destiné à encourager l’immigration de juifs venant de France, d’Ukraine et de Belgique, trois pays stratégiques. La France et la Belgique, en raison des attentats antisémites récents qui y ont eu lieu, développant un sentiment d’insécurité et de mal-être chez certains citoyens de confession juive. L’Ukraine, parce que la guerre qui ravage la partie orientale du pays et la précarité économique poussent à l’alya ceux qui ont des racines juives. Le plan interministériel, d’un montant de 40 millions d’euros, est un complément aux dispositifs existant déjà.

Il vise à renforcer des programmes destinés aux juifs dans les pays sources, notamment linguistiques, à densifier le réseau d’émissaires traitant les demandes, à améliorer l’orientation professionnelle des candidats à l’émigration. La version initiale du plan, présentée par le ministère de l’immigration et de l’absorption, était bien plus coûteuse et ambitieuse. Il s’élevait à 1,2 milliard de shekels (270 millions d’euros) sur deux ans. Mais il a été décidé qu’une telle enveloppe de dépenses n’était pas raisonnable à un mois des élections législatives. Le premier ministre a donc revu largement le plan à la baisse.

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