
Les cinq mineurs interpellés dans le cadre de l'enquête sur la profanation de deux cent cinquante tombes du cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin) ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire, a indiqué mercredi 18 février le parquet de Saverne. Quatre d'entre eux ont été soumis à une mesure de placement en centre éducatif, dont l'un dans un centre fermé, tandis que le cinquième a été « confié à un tiers digne de confiance ».
Le procureur Philippe Vannier avait estimé qu'au vu des éléments de l'enquête, le « mobile antisémite » apparaissait « clairement » dans cette affaire, « malgré les dénégations des intéressés ». M. Vannier a précisé que les adolescents avaient décrit au cours de leurs auditions des « gestes et paroles révélatrices », comme des « saluts nazis », des crachats sur des symboles juifs, ou le fait d'avoir prononcé les mots « sales juifs », « sale race », « Heil Hitler » ou « Sieg Heil ». Certains ont également admis avoir « uriné sur des tombes ».
« FRÉNÉSIE COLLECTIVE »
Tous « ont reconnu leur participation aux dégradations », mais, selon les éléments d'enquête, l'un d'entre eux avait de l'ascendant sur les autres dans ce qui semble être « parti d'un jeu, jeu qui a dérapé » avait précisé le procureur.
« Il semble, du recoupement de leurs déclarations, qu'un premier acte de dégradation ait eu lieu et que ce premier ait déclenché une sorte de frénésie collective chez ces jeunes qui les aurait conduits au saccage des sépultures. »
Originaires de la région, les cinq jeunes hommes ne présentaient aucun « antécédent judiciaire », avait indiqué le magistrat, lundi 16 février. Ils n'avaient, jusqu'à présent, manifesté aucune conviction qui pourrait expliquer leurs comportements, avait-il précisé. Lundi matin, l'un d'entre eux, âgé 15 ans et demi, s'est présenté à la brigade de gendarmerie de Sarre-Union pour se dénoncer en disant qu'il avait participé aux faits et mettre en cause quatre autres garçons. Ils devront participer à la remise en état du cimetière, a précisé le procureur, et ils risquent jusqu'à sept ans de prison.
Mardi, le chef de l'Etat s'était rendu dans le cimetière profané et avait appelé au « sursaut national », lors d'une cérémonie. « Profaner, c'est insulter toutes les religions et souiller la République », a souligné le président, qui était accompagné du président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, et de son homologue du Sénat, Gérard Larcher.
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