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«Nous, Juifs de France, sommes tous des enfants de la République»

VIDÉO - Face à la multiplication des actes antisémites, Mikaël Journo, rabbin depuis 20 ans, exhorte ses fidèles à «continuer à vivre normalement» et à ne pas fuir. Portrait.

Rabbin de la communauté de Chasseloup-Laubat à Paris, aumônier général israélite des Hôpitaux de France, secrétaire général de l'association des Rabbins français, conseiller auprès du Grand rabbin de Paris... A 41 ans, Mikaël Journo se définit comme un rabbin «tout terrain». Élevé à Sarcelles par des parents enseignants de matières religieuses, il envisage dans un premier temps de devenir journaliste. Mais progressivement, son empathie et son amour pour les études de la Torah le poussent à s'engager dans une carrière rabbinique. «Beaucoup d'amis m'ont conseillé de m'engager dans cette voie car ils sentaient que j'avais cette capacité à les écouter, à trouver les mots justes pour les aider». Depuis, il assure n'avoir jamais douté de son engagement, «à aucun instant».

Le rabbinat, c'est pour lui «une école de la vie». «C'est probablement le plus beau métier du monde mais aussi l'un des plus difficiles», estime-t-il. Tel un médecin qui doit répondre aux urgences, Mikaël Journo s'oblige à être «nuit et jour» au service de ses fidèles. «Je veille à ce que mon téléphone ne soit jamais éteint car je me dois d'être là, à tout moment, pour ma communauté, en tant que maître parfois, mais aussi et surtout comme un père, un frère, un conseiller, un confident», ajoute-t-il. Pour lui, le «rabbin idéal» doit être accessible, proche de ses fidèles et chaleureux, surtout lorsque sa communauté connaît des événements tragiques.

Au lendemain de l'attaque d'un supermarché casher à Paris au mois de janvier, Mikaël Journo raconte avoir vu une très forte inquiétude, «une certaine forme de colère et d'angoisse» dans le regard de ses fidèles. «J'ai été l'un des premiers à déplorer la présence des véhicules de police devant les synagogues mais nous n'avons plus le choix», regrette-t-il. «Aujourd'hui, manger casher, envoyer ses enfants dans une école juive ou porter une kippa peut être vu comme des actes héroïques. Cela paraît incroyable au XXIe siècle, en terre de France et ça fait mal». Il incite pourtant ses fidèles à continuer à vivre normalement afin de donner une «leçon de vie et d'humanité à l'ensemble des semeurs de mort». Et à ceux qui envisagent de partir s'installer en Israël pour fuir la menace terroriste, il répond: «Notre vie est en France, notre pays, c'est la France».

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