Le Likoud, formation de l'actuel premier ministre, Benyamin Nétanyahou, est arrivé en tête des élections législatives anticipées du mardi 17 mars. Une victoire qui a fait réagir au-delà des frontières de l'Etat hébreu, la campagne du chef du gouvernement ayant été marquée par une rhétorique droitière et sécuritaire. En cause notamment, ses déclarations à la veille du vote sur son opposition à la création d'un Etat palestinien.
Alors que les relations entre M. Nétanyahou et l'administration Obama sont tendues, Washington, par la voix de son secrétaire d'Etat, John Kerry, a félicité mercredi l'homme fort du Likoud. Les Etats-Unis ont néanmoins profité de l'occasion pour marquer leur opposition à la ligne dure de l'actuel premier ministre. Josh Earnest, porte-parole de la présidence, a ainsi réaffirmé leur attachement au principe de coexistence pacifique de deux Etats et fait part de son inquiétude face à certains discours « qui divisent » tenus durant la campagne.
Pour le chef de la Ligue arabe, Nabil Al-Arabi, cette question est la clé d'une pacification de la zone. L'organisation régionale, qui compte 22 membres dont la « Palestine », souligne que la posture récente de M. Nétanyahou sur ce sujet relève « de la propagande électorale, cela ne définissa[n]t pas les politiques du futur gouvernement israélien ». En effet, ce dernier est contraint de composer avec d'autres partis pour former un gouvernement.
« Leadership audacieux »
Côté iranien, où les autorités ne reconnaissant pas officiellement l'existence de l'Etat hébreu, le son de cloche diffère. Téhéran, cible de la verve de M. Nétanyahou lors de sa récente visite à Washington, a minimisé la portée de la victoire du Likoud. « Selon nous, il n'y a pas de différences entre les partis ou les groupes politiques du régime sioniste, a affirmé la porte-parole de la diplomatie, Marzieh Afkham. Ils sont alliés dans les atrocités [commises] contre les Palestiniens et dans les complots contre les nations musulmanes auxquels ils dénient leurs droits. »
Federica Mogherini, la chef de la diplomatie européenne a, pour sa part, adressé les félicitations de l'UE au premier ministre sortant, l'engageant à un « leadership audacieux » pour relancer le processus de paix dans la région. La diplomatie française a appelé le nouveau gouvernement à la « responsabilité ». Le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, a par ailleurs insisté : « Seule la création d'un Etat palestinien viable et souverain, vivant dans la paix et la sécurité aux côtés d'Israël, permettra d'assurer paix et prospérité au Proche-Orient. »
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