Monde

19 morts, dont deux Français, au musée du Bardo, dans la plus grave attaque en Tunisie depuis 2002

Les victimes, en majorité des touristes, ont été tuées par balles au musée du Bardo, à Tunis. Deux assaillants ont été abattus par la police.

Devant l'Assemblée tunisienne, le 18 mars 2015. REUTERS/Zoubeir Souissi.
Devant l'Assemblée tunisienne, le 18 mars 2015. REUTERS/Zoubeir Souissi.

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Libération

La Tunisie a été victime, ce mercredi 18 mars, de l’attaque la plus meurtrière sur son sol depuis près de treize ans et l’attentat de Djerba en 2002. Des hommes armés ont pénétré dans le musée du Bardo à Tunis, un des plus importants du continent africain, qui accueillait plusieurs centaines de milliers de visiteurs par an avant la révolution de 2011 et est mitoyen de l’Assemblée nationale.

Ils ont tué 19 personnes avant que deux d'entre eux soient abattus par les forces de l’ordre dans le musée, où ils s’étaient retranchés avec des otages. Selon le gouvernement tunisien, on compte parmi les victimes 17 touristes, ainsi qu’un civil tunisien et un policier. Selon un communiqué de l'Elysée, deux des victimes sont françaises. 44 personnes ont été blessées, parmi lesquelles sept Français, dont un gravement. Dans un premier temps, le gouvernement tunisien avait évoqué un bilan allant jusqu'à 22 morts, avant de le revoir à la baisse.

Comme l'explique Libération, «c’est la première fois qu’un acte terroriste vise des civils, qui plus est des touristes», depuis la chute du régime Ben Ali début 2011. Il s’agit même de l’attentat le plus meurtrier dans le pays depuis treize ans. Le 11 avril 2002, un camion avait explosé contre la synagogue de la Ghriba à Djerba, faisant dix-neuf morts et trente-deux blessés. Tunis avait initialement qualifié l'explosion d'«accident» avant de reconnaître au bout de quelques jours qu'il s'agissait d'un attentat, notamment sous la pression de l’Allemagne, qui y avait perdu plusieurs ressortissants (deux Français étaient également morts dans l’attentat).

L’attaque avait été revendiquée par al-Qaida, six mois après le 11-Septembre. Elle avait plus précisément été coordonnée par Khalid Sheikh Mohammed, le cerveau des attentats aux Etats-Unis, qui avait communiqué par téléphone satellitaire depuis Karachi une heure avant l'explosion avec le kamikaze, Nizar Naouar, un jeune Tunisien de 25 ans dont une partie de la famille habitait en France. L’oncle du kamikaze avait été condamné à vingt ans de prison ferme par la justice tunisienne en 2006.

Comme l'explique l'AFP, le principal groupe djihadiste à menacer aujourd'hui la Tunisie est la Phalange Okba Ibn Nafaâ, active dans la région du mont Chaambi, à la frontière avec l'Algérie –et qui, soulignait récemment L'Humanité, pourrait finir par faire allégeance à l'organisation Etat islamique. C'est là que quatre soldats ont été tués en février et quinze en juillet.

On estime par ailleurs à 2.000 à 3.000 le nombre des Tunisiens à combattre dans les rangs djihadistes en Irak, en Libye et en Syrie, et à 500 le nombre de djihadistes tunisiens revenus dans leur pays.

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