Une promenade de santé pour les Diables ?

De leur hôtel à Jérusalem, les Diables sont à peine à quelques minutes du Mur des Lamentations, situé dans la vieille ville. Et de lamentations, il ne devrait pas en être question pour les Belges ce mardi soir après le coup de sifflet final. On voit mal les hommes de Marc Wilmots déplorer quoi que ce soit : ils ont tout en main pour confirmer leur retour en forme et battre Israël.

Est-il présomptueux de dresser ce constat ? Non. Il y a vraiment trop de différences entre les deux équipes à ce jour. Sur le plan purement footballistique mais également dans les têtes. Les Diables dégagent à nouveau une énorme confiance en eux, alors qu’Israël vient de s’incliner 0-3 face au pays de Galles.

“C’est certain, les Israéliens ont pris un coup sur la tête”

Le grand patron, Marc Wilmots, est naturellement resté méfiant, tenant les discours d’usage de respect de l’adversaire. Mais on devinait sur le visage de ses joueurs une indéniable sérénité. Qui ne risque pas de se muer en suffisance : les Diables ont (déjà) bien trop d’expérience pour tomber dans ce piège.

Si on en vient au jeu, là encore la différence entre les deux nations est grande. Pour ne pas dire gigantesque. Surtout si les Diables affichent la même fluidité de circulation et la même efficacité que samedi dernier.

“Mon plan n’a pas vraiment changé”, explique Marc Wilmots. “Nous voulons gagner et aller de l’avant. C’est ce qu’on fait le mieux.”

Avec, à nouveau, un rôle en vue pour Eden Hazard et Kevin De Bruyne. Face à Chypre, les deux moteurs offensifs de la Belgique ont été bons en même temps, ce qui s’était produit assez rarement. Pour continuer sur cette voie, les intentions sont claires. “En possession de balle, Kevin et Eden ont une liberté totale.”

Samedi , on a souvent vu un joueur piquer dans l’axe quand l’autre occupait le flanc. De manière à utiliser une arme double : jouer sur les combinaisons et profiter des centres. Illustration parfaite avec le but de Benteke sur le centre de Hazard. “Sur cette phase, Hazard a centré directement et c’est exactement ce que je veux voir. De cette manière, on devient très dangereux. Car des joueurs comme Benteke et Fellaini arrivent lancés, plutôt qu’à l’arrêt.”

Mais les joueurs, même offensifs, devront aussi défendre. Wilmots confirme : “Les Israéliens ont des qualités. Ne laissons pas les espaces pour qu’elles s’expriment.”

Traduction : il faudra simplement une reconversion défensive assez rapide.

Les instructions sont donc données et tous les signaux sont au vert. Avec tout le respect qu’on lui doit, il faudra un petit miracle pour qu’Israël parvienne à accrocher ces Diables-là.

1er du groupe, 2e mondial ?

Mais où vont-ils s’arrêter ? À peine installés sur la troisième marche du podium mondial, voilà que nos Diables, s’ils ont le bon goût, ce mardi soir, de franchir victorieusement le mur qui va se dresser devant eux à Jérusalem, vont bondir encore un étage plus haut et décrocher le statut, envié, au niveau de la… planète, de premier dauphin de la Mannschaft ! On croit rêver. Surtout si on se souvient que lorsque Wilmots a hérité du poste de T1, nos Diables étaient encore pointés à la 54e place du classement Fifa.

Mais l’essentiel, ce soir, dépasse le simple fait de se gargariser de ce classement mondial hautement flatteur. Un succès face à Israël offrirait effectivement la première place du groupe à la Belgique, soit la perspective, plus que réelle, sauf grave accident de parcours dans les mois à venir, d’arracher une qualification directe pour l’ Euro 2016. Et cet objectif-là, vous nous l’accordez, a plus de poids qu’une position mondiale qui ne signifie pas grand-chose…