Faut-il vraiment cracher sur ce 0-1 en Israël ?

Et si on arrêtait de tout remettre en question à chaque fois que les Diables ne gagnent pas avec trois buts d'écart ? Peu importe son classement FIFA, la bande à Wilmots n'a certes encore rien prouvé, mais elle n'est pas non plus obligée de gagner tous ses matches en faisant le spectacle. D'ailleurs, personne n'y parvient, pas même l'Allemagne. Explications.

Nicolas Christiaens
Faut-il vraiment cracher sur ce 0-1 en Israël ?
©Belga

Et si on arrêtait de tout remettre en question à chaque fois que les Diables ne gagnent pas avec trois buts d'écart ? Peu importe son classement FIFA, la bande à Wilmots n'a certes encore rien prouvé, mais elle n'est pas non plus obligée de gagner tous ses matches en faisant le spectacle. D'ailleurs, personne n'y parvient, pas même l'Allemagne.

Vous avez pesté devant votre télé ce mardi soir ? Vous avez critiqué Hazard lors de ses dribbles ratés, enguirlandé Alderweireld pour sa perte de balle suicidaire et vous vous êtes indignés de la deuxième jaune de Kompany ? Vous réclamiez plus de mouvements et du football champagne toutes les cinq minutes alors que les Diables n'ont fait que perdre en intensité au fil du match ? Et si vous étiez tout simplement comme ces mêmes Diables ? En manque des palpitations ressenties les soirs d'été brésiliens et nostalgiques des grands matches ?

Parce que c'est bien de ça, qu'il s'agit. D'un retour à la réalité qui se veut difficile pour la plupart des "Mondialistes". Passer de l'effervescence d'une Coupe du monde aux matches amicaux parfois peu prestigieux et à une phase qualificative beaucoup moins exigeante que la précédente (puisque l'Euro se jouera à 24 et non plus à 16) n'est facile à gérer pour personne, d'autant plus que ces matches internationaux s'inscrivent dans un calendrier très chargé pour la plupart des Diables.

Loin de nous l'idée de faire croire qu'ils sont blasés et que défendre les couleurs nationales ne les intéresse plus, déjà. Simplement que cette réaction, qui se fait essentiellement de façon inconsciente, est excusable. D'ailleurs, la Belgique est bien mieux lotie que d'autres ténors européens après sept mois de "retour à la réalité". Jugez plutôt:


Les Pays-Bas, l'exemple parfait

Depuis leur médaille de bronze brésilienne, les Oranje ont perdu contre l'Italie (4 septembre) et le Mexique (12 novembre) en amicaux. En éliminatoires de l'Euro, ils ont perdu en République tchèque (9 septembre) et en Islande (13 octobre). Leur premier résultat convaincant depuis le Mondial date de ce mardi avec la victoire 2-0 contre l'Espagne, en amical, alors qu'ils pointent à la 3e place de leur groupe avec un faible 7/15. Les hommes de Guus Hiddink n'ont pu vaincre que le Kazakhstan et la Lettonie en 5 matches officiels, dont trois disputés à domicile ! Ils ont toutefois une circonstance atténuante avec le départ de Louis Van Gaal.

Un champion du monde qui ne tient pas son rang

Depuis le sacre mondial, les Allemands ont eux aussi joué avec le frein à main. La défaite du 3 septembre contre l'Argentine (2-4 dans un remake de la finale de juillet) confirmait qu'il était toujours difficile pour un champion du monde de garder le cap. Ils ont toutefois battu l'Espagne 0-1 le 18 novembre mais ont surtout éprouvé des difficultés face à l'Ecosse (2-1 à domicile), en Pologne (défaite 2-0) et lors de la réception de l'Irlande (1-1) en éliminatoires de l'Euro. En cette fin mars, ils ont concédé le nul contre l'Australie en amical (2-2) avant de s'imposer sans convaincre en Géorgie (0-2).


L'Espagne se reconstruit

Après une Coupe du monde désastreuse, synonyme de la fin d'une ère, les Espagnols doivent se reconstruire. Leur cas est donc particulier, d'autant plus qu'il y a de nombreux jeunes qui ont intégré la sélection. S'ils ont battu la Macédoine (5-1), le Luxembourg (0-4) et la Bielorussie (3-0) en éliminatoires de l'Euro, ils ont aussi concédé une surprenante défaite en Slovaquie (2-1). En 2015, ils viennent de perdre 2-0 aux Pays-Bas en amical et de s'imposer 1-0 le 27 mars contre l'Ukraine, sans convaincre.


Outre-Atlantique, la situation est différente. Notamment pour le Brésil et l'Argentine qui préparent la Copa America qui se disputera à partir du 11 juin. Avide de revanche après sa désilusion du Mondial, le Brésil est sans doute le véritable n°1 mondial sur la forme du moment alors que l'Argentine a connu des hauts et des bas depuis sa finale perdue en juillet dernier.

Alors oui, on peut se montrer déçu de la manière dont les Diables ont obtenu les trois points ce mardi. Mais ils sont loin d'être les seuls à avoir connu un off-day et une gestion plus délicate de la fatigue dans cette campagne. Si on vous avait dit le 11 octobre 2011, au soir de la défaite en Allemagne (3-1), que notre seul revers sur les 20 matches officiels suivants serait une défaite 1-0 en quart de finale du Mondial contre l'Argentine, n'auriez-vous pas signé des deux mains ?


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