Au Panthéon, Hollande dénonce les «haines» des juifs et de la démocratie (vidéo)
Les résistants Germaine Tillion, Geneviève De Gaulle-Anthonioz, Jean Zay et Pierre Brossolette, représentent «quatre histoires qui donnent chair et visage à la République en en rappelant les valeurs», a déclaré le président socialiste, dans un discours solennel présenté comme l’un des plus importants de son quinquennat.
Ces deux femmes et deux hommes, «si différents dans leurs origines, leurs opinions, leurs parcours», a souligné François Hollande, «incarnent l’esprit de la Résistance, l’esprit de résistance. Face à l’Occupation, à la soumission, ils ont apporté la même réponse: ils ont dit non, tout de suite, fermement, calmement».
«Ils symbolisent la constance, l’engagement et le courage», a lancé le chef de l’Etat, affichant un souci de renforcer l’unité nationale quatre mois après les attentats de Paris (17 morts).
Hollande convoque l’esprit du 11 janvier
Dans son allocution, le chef de l’Etat s’est alarmé que «reviennent», 70 ans après la fin de la Seconde guerre mondiale, les «haines» de la «démocratie», des juifs, des francs-maçons ou encore des «libres penseurs». «C’est pour conjurer cette résurgence funeste que les Français se sont levés le 11 janvier» dernier, lors d’une marche qui a réuni des millions de personnes et plusieurs dizaines de dirigeants étrangers après les attentats, a-t-il expliqué.
«L’indifférence, voilà l’ennemi contemporain», a aussi lancé François Hollande, en appelant «au devoir de vigilance, de résistance». Les attaques contre l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, des policiers et un magasin Casher avaient provoqué une vague d’émotion et des manifestations dans toute la France.
Le Panthéon, dont le fronton proclame la devise «Aux grands Hommes la patrie reconnaissante», n’accueillait jusqu’ici que deux femmes sur 71 personnalités, la physicienne Marie Curie, prix Nobel de physique puis de chimie, et Sophie Berthelot, qui n’y repose toutefois qu’en sa qualité d’épouse du chimiste Marcellin Berthelot.
Cinquante ans plus tôt, le 19 décembre 1964, un autre grand résistant avait fait son entrée au Panthéon, Jean Moulin, accueilli par un discours historique de l’intellectuel André Malraux (« Entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège...»).