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Un homme décapité dans un attentat terroriste à Lyon

Des gendarmes sur le site de l'attentat

Photo : AFP/Getty

Radio-Canada

L'attentat qui a fait un mort et deux blessés vendredi à Lyon semble être le fait d'un seul homme, Yassin Salhi, 35 ans, marié et près de trois enfants. Travailleur discret, ce Français d'origine maghrébine a basculé dans l'horreur et décapité l'un des responsables de l'entreprise qui l'employait avant de foncer, au volant d'un camion, sur des bouteilles de gaz sur le terrain d'une usine, provoquant une forte explosion.

Des méthodes qui rappellent celles du groupe armé État islamique (EI), qui ne s'est pas manifesté jusqu'ici pour revendiquer cette attaque. le principal suspect dans l'attentat, Yassin Salhi, a accroché la tête de son employeur au grillage d'une usine, près de drapeaux islamistes.

La France, encore ébranlée par les attentats contre Charlie Hebdo et une épicerie cachère en janvier, doit maintenant composer avec cette décapitation, un geste qui marque une nouvelle étape dans la menace terroriste en Europe.

« Cela nous ramène à la scène syro-irakienne, à la Libye, à toutes les opération menées par Daech (acronyme de l'EI en arabe) », affirme Louis Caprioli, conseiller en sécurité et ancien responsable de la lutte contre le terrorisme.

La symbolique de la tête, c'est énorme. On est dans la méthodologie développée par Daech, avec une communication, la tête plantée sur le grillage, et un mode opératoire, la pénétration avec des véhicules, des camions dans des objectifs pour les faire sauter.

Une citation de Louis Caprioli, conseiller en sécurité et ancien responsable de la lutte contre le terrorisme

Lié à mouvance salafiste

Yassin Salhi n'était pas tout à fait un inconnu pour les services de sécurité français qui l'avaient fiché en pour des liens avec la « mouvance salafiste » et avait encore attiré l'attention entre 2011 et 2014, sans qu'un suivi très étroit ne soit engagé. En 2013, à Besançon où il résidait alors, il avait notamment été repéré parce qu'il fréquentait des individus liés à l'islam radical.

Selon Bernard Cazaneuve, ministre de l'Intérieur en France, Yassin Salhi n'avait pas de casier judiciaire.

Avec sa famille, Yassin Salhi vivait dans un petit immeuble sans attirer autre chose que la sympathie des voisins tant ils étaient polis, gentils, sans histoire quoi.

La victime de décapitation a été identifiée comme étant le patron du principal suspect. Les deux hommes étaient à bord du véhicule qui devait effectuer une livraison chez Air Products. Le patron de l'entreprise de transport aurait été tué avant que le véhicule n'entre sur le site. Sa tête aurait par la suite été placée sur un grillage à proximité de l'usine.

Le parquet antiterroriste s'est saisi du dossier et a ouvert une enquête pour « assassinat et tentatives d'assassinats en bande organisée et en relation avec une entreprise terroriste », notamment.

Yassin Salhi est en garde à vue, de même que sa femme, sa soeur et un quatrième individu.

Des pompiers et des gendarmes ont été déployés autour de l'usine classée Seveso, qui fait partie des sites à risque où sont entreposées ou utilisées des matières dangereuses comme de l'argon et de l'azote. L'entreprise était classée Seveso bas, donc représentait peu de risque.

Selon le préfet de l'Isère, Jean-Paul Bonnetain, le véhicule utilisé pour pénétrer dans l'usine avait une autorisation, une des mesures de sécurité pour une installation Seveso.

Des mesures de sécurité ont été prises pour protéger davantage tous les établissements classés Seveso, et des dispositions ont été prises pour éviter tout drame supplémentaire.

Dans l'usine, les 43 employés présents sur le site ont été évacués et 13 d'entre eux ont été traités pour traumatisme.

Réaction du président français

Le président français François Hollande, qui était au sommet de l'Union européenne à Bruxelles, s'est adressé à la population. Il a confirmé le bilan déjà connu de l'attaque. Il est revenu à Paris pour tenir un conseil restreint de défense à l'Élysée avec les principaux ministres de la République.

La région Rhône-Alpes a été placée en état d'alerte maximale pour trois jours à l'issue du conseil, le temps de s'assurer qu'il n'y ait pas d'autres complices.

Il ne faut pas céder à la peur, jamais.

Une citation de François Hollande

Le président a appelé les Français à ne pas créer de division inutile et a promis d' « éradiquer les groupes et les individus qui sont responsables de tels actes ».

Le premier ministre Manuel Valls a décidé d'écourter son déplacement en Amérique latine. Il doit revenir en France samedi.

L'ancien président Nicolas Sarkozy et la présidente du Front national, Marine Le Pen, ont exprimé leur solidarité aux victimes de cet attentat et à leurs proches.

« J'ai une pensée émue pour les victimes de ces actes et plus particulièrement pour cette personne innocente qui a été assassinée et abjectement décapitée et pour les victimes des attentats du mois de janvier », a quant à lui déclaré le ministre Bernard Cazeneuve.

Cet attentat est le deuxième à survenir depuis le début de l'année. Le journal satyrique Charlie Hebdo  et un supermarché cachère ont été la cible d'attaques en janvier qui ont fait 20 morts.

L'usine Air Products dirigée par un Iranien

L'entreprise de gaz et produits chimiques appartient au groupe américain Air Products, qui est dirigé depuis juillet 2014 par l'Iranien Seifi Ghasemi.

L'Iran chiite s'oppose ouvertement au groupe armé sunnite de l'État islamique.

« La nature de l'activité de l'entreprise n'est peut-être pas étrangère au choix de la cible », a déclaré le préfet de l'Isère.

Pour suivre notre couverture des différents attentats commis en ce vendredi 26 juin :

En Tunisie;
Au Koweït;
En Syrie;
En Somalie

Avec les informations de Reuters et Agence France-Presse

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