Deux roquettes tirées du Sinaï égyptien explosent dans le sud d'Israël

Deux roquettes tirées depuis le Sinaï égyptien ont atteint, vendredi 3 juillet, dans l’après-midi, le sud d’Israël. Un porte-parole de Tsahal a indiqué que les explosions n’avaient pas fait de victimes, "ni provoquer de dégâts matériels". Dans la soirée, la branche égyptienne de l'organisation de l'État islamique (EI) a revendique les tirs dans un communiqué diffusé sur Twitter.

"Trois roquettes Grad ont été tirées sur les [positions] juives en Palestine occupée", a indiqué le groupe "Province du Sinaï", qui a fait du nord de la péninsule égyptienne son bastion.

Se faisant autrefois appeler Ansar Beït al-Maqdess, ce groupe a changé de nom pour bien marquer son allégeance à l'EI qui a proclamé un "califat" sur les territoires conquis en Irak et en Syrie.

Dans son communiqué, le groupe accuse Israël d'avoir "soutenu" l'armée égyptienne durant les attaques qu'il a lancé mercredi contre les militaires égyptiens dans le nord du Sinaï et dit avoir agi en représailles à ce soutien présumé.

Série d'attaques coordonnées

Le groupe jihadiste a lancé mercredi une série d'attaques coordonnées particulièrement meurtrières contre les forces de sécurité égyptiennes dans cette région frontalière de la bande de Gaza et d'Israël.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, avait présenté ses condoléances à l'Égypte après ces attaques jihadistes qui ont fait au moins 36 morts, en majorité des soldats égyptiens.

Dans un entretien en arabe à la chaîne Al-Jazira, le général Yoav Mordechai, chef du Cogat, l'organe du ministère de la Défense chargé de coordonner les activités israéliennes dans les territoires palestiniens, a néanmoins accusé des membres de la branche militaire du Hamas dans la bande de Gaza de fournir une aide aux islamistes armés de la péninsule égyptienne du Sinaï.

Le Hamas, qui a déjà rejeté des accusations similaires par le passé, a déclaré que les accusations du général visaient à nuire aux relations entre le mouvement islamiste palestinien et les autorités du Caire. "Cette accusation idiote ne trompera personne", a déclaré le porte-parole du Hamas, Sami Abi Zouhri.

Incidents rares

Les incidents à la frontière entre l'Égypte et Israël sont rares. À la fin 2014, deux soldats israéliens en patrouille avaient été blessés par des hommes non-identifiés ayant tiré des coups de feu et un missile antichar sur leur véhicule depuis le Sinaï égyptien lors d'une tentative de contrebande de drogue, selon l'armée israélienne.

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Longue de 240 kilomètres, la frontière avec la péninsule, majoritairement peuplée de Bédouins qui entretiennent des relations difficiles avec le pouvoir central, avait été auparavant le théâtre d'attaques contre des Israéliens.

Le 18 août 2011, un commando venu du Sinaï avait tué huit Israéliens dans une triple embuscade au nord d'Eilat, une sation balnéaire israélienne sur la mer Rouge. Les forces israéliennes lancées à sa poursuite avaient tué sept assaillants et cinq policiers égyptiens dans des échanges de tirs. L'incident avait déclenché une crise diplomatique entre les deux pays.

Le 9 août 2013, quatre islamistes qui s'apprêtaient à tirer une roquette sur Israël avaient été tués par une frappe aérienne de l'armée égyptienne, selon les forces de sécurité égyptienne.

L'Égypte est l'un des deux seuls pays arabes avec la Jordanie à avoir conclu un accord de paix avec Israël.

Avec AFP