Francofolies de Spa: Du Monique au balcon pour Gad Elmaleh

« J’en ai fait des shows dans ma vie mais des à ce point-là que je ne savais pas ce qui allait se passer, jamais. » Moment unique dans l’histoire des Francofolies de Spa -un humoriste sur scène et une place de l’Hôtel de ville où on pouvait entendre une mouche voler tellement le public était à l’écoute de sonChouchou- pour un moment tout aussi unique dans la carrière de l’humoriste français. Après les Vieilles Charrues en 2008 et les Francofolies de la Rochelle en 2010, Spa est le seul festival d’été de Gad Elmaleh depuis, ce dimanche soir.

Alors que les festivaliers attendaient du Etienne Daho, le duo Souchon /Voulzy ou encore Jean-Louis Aubert, Spa a fait le pari de jouer la carte de l’humour. « J’ai l’impression d’être dans une audition de The Voice et que vous allez me retourner si ça ne va plus (sourires) » Pari réussi, les Francofolies ne se sont pas retournées, que du contraire, elles ne sont sans doute même jamais autant bidonnées. La faute à un improvisateur de charme, qui tout du long de son spectacle (adaptation de ses 20 ans de scène) à tenté de séduire sa Juliette, au balcon d’une maison à droite de la scène. La Juliette de ce Roméo du rire est une jolie maman, Monique, qui tenait sa fille dans ses bras. « Ne fait pas comme Michael Jackson avec la petite, s’il te plait!" plaisante-t-il. Une Monique qui deviendra d’ailleurs le fil rouge d’un spectacle qui n’en avait pas. La marque de fabrique d’un Gad en roule libre et qu’on adore.

Des Franco-fous rires

En moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire, il a conquis son assemblée à grands renforts d’impros (les resquilleurs entassés dans un seul appart pour ne pas payer leurs tickets ou la montée sur scène de Fabien de Liéchhh pour son anniversaire), de vannes sur l’eau de Spa ou tous ceux du premier rang qui semblaient vouloir faire le show à sa place en le corrigeant sans cesse sur son nonante-huit. « Les Belges veulent que tu fasses le truc qu’ils ont décidé, c’est comme cela“, lance-t-il, un peu goguenard. Je pourrais donc dire que j’ai vécu un moment belge, ce soir..»

Après seulement 30 minutes sur presque 2 heures, le show man sort la grosse artillerie musicale (un mouvement de membre pour chaque instrument) sur un Oh Happy Days délirant. Entre sketchs comiques aux mimiques inimitables (« à un mariage oecuménique, si tu coupes le mot en 4, c’est vrai que t’es sur de passer une bonne soirée! »), son côté gentleman charmeur et ses musicos, Gad Elmaleh s’envole de plus en plus vers le music hall. Et on ne dit pas cela uniquement pour son «Petit oiseau qui n’a pas d’ailes » mais son humour chantant entre un jouissif Sex Machine et un vibrant You Leave Your Hat On, histoire de séduire sa belle Monique.

Oh my Gad! que ce fut bon et surtout de bon augure pour réitérer l’expérience avec un Jamel Debbouze, une Florence Foresti ou autres folies aux... Francos-fous rires?