Bayat: "Devenir un club qui joue le titre"
Mehdi Bayat déborde d’ambitions. Et il le fait savoir, notamment en louant un avion privé pour conduire les Zèbres en Israël…
- Publié le 22-07-2015 à 18h58
- Mis à jour le 23-07-2015 à 10h57
Mehdi Bayat déborde d’ambitions. Et il le fait savoir, notamment en louant un avion privé pour conduire les Zèbres en Israël… "Bienvenue dans le vol VIP à destination d’Israël."
Il est 7 h 30 mercredi matin et le commandant de bord de l’avion privé affrété par le Sporting se positionne sur le tarmac du BSCA alors que les pompiers arrosent copieusement l’appareil en guise de baptême pour le retour des Zèbres sur la scène européenne.
L’appareil offre cinquante places tout confort. À bord : corbeilles de fruits, repas en deux services. Même les toilettes débordent de gadgets luxueux !
À la tête de la délégation, Mehdi Bayat affiche un large sourire. "En organisant un tel déplacement, je veux montrer aux joueurs qu’on les respecte. Mais je veux surtout qu’ils prennent goût à cette compétition et qu’ils veuillent la retrouver le plus vite possible !"
À Jérusalem, les Zèbres sont logés dans le plus bel hôtel du pays. Pour le grand public, les chambres les moins chères coûtent 500€. Sur son site internet, l’hôtel se réjouit d’avoir déjà accueilli cinquante-trois rois et reines différents. Des gardes armés jusqu’aux dents surveillent le couloir de la délégation. "Rassurez-vous, ce n’est pas pour vous. Mais le premier ministre croate et italien logent également dans cette aile. Les gardes sont là pour eux !" nous dit-on à la réception.
Forcément, un tel voyage implique des coûts. "L’Uefa verse une prime de 200.000€ par tour passé. Avec les dépenses engendrées pour le stade, forcément que cette expérience européenne coûte de l’argent au club. Et ce ne sont pas les 22.000€ touchés en droits télé pour le match face au Beitar qui vont faire changer la donne," compte Mehdi Bayat. "Mais si on parvient à rejoindre la phase des poules, alors ça sera le pactole !"
Durant le vol, un journaliste du Het Laastste Nieuws interpelle Mehdi Bayat afin de le féliciter pour l’organisation. "J’effectue des déplacements européens avec le Standard depuis vingt ans et j’en ai réalisé avec le Malines de la grande époque. Je n’avais jamais connu un si beau vol…"
Voilà encore un beau coup de pub de la part de Mehdi car cette remarque trouvera forcément écho en Flandres. "Ma plus grande fierté est d’avoir réussi à repositionner en très peu de temps le club auprès de la Fédération, des supporters… et de toute la Belgique ! Sur le long terme, il est désormais logique que le Sporting revendique une place importante dans le football belge… à condition de conserver notre ligne de conduite !"
Et Mehdi de poursuivre en rêvant pour son Sporting d’un destin en mode genkois ou gantois, deux clubs qui ont su décrocher le titre après une phase de développement. "Oui, un jour, le Sporting pourra potentiellement être un club qui joue le titre ! Pour cela, il faudra beaucoup de maturité, de stabilité, ainsi qu’un engouement populaire plus fort encore. Mais tout se met en place… Quand on travaille, on ne doit pas être gêné d’être ambitieux. On a cravaché comme des dingues pour être là où on est aujourd’hui…"
Charleroi réussit bien. Peut-être trop bien, même ! Car après la victoire 5-1 à l’aller, la rencontre de ce jeudi à Jérusalem a peut-être perdu un peu de son attrait ? "Aurait-on réservé cet avion si on avait su cela à l’avance ? Je ne sais pas… La volonté du Sporting est de rester dans la spirale de la victoire. Ce match doit encore nous servir de tremplin en vue de la reprise du championnat… et du prochain tour d’Europa League."
Malgré les récents travaux, le stade du Sporting n’est encore conforme que jusqu’aux barrages (soit le tour suivant celui face aux Ukrainiens de Louhansk).
En cas de qualification pour les poules, une nouvelle course contre la montre débuterait afin, notamment, de mettre les T2 et T4 en conformité. Mais le Sporting a désormais pris un malin plaisir à relever tous les défis qui lui étaient proposés…