Le groupe pharmaceutique israélien Teva, basé à Jérusalem, a annoncé, lundi 27 juillet, qu’il va racheter l’activité génériques des laboratoires Allergan, pour 40,5 milliards de dollars (36,6 milliards d’euros).
Teva a également annoncé qu’il retirait son offre de 40,1 milliards de dollars sur son rival Mylan, qu’il tentait d’acquérir depuis avril, mais qui se refusait obstinément à lui.
« La décision de Teva suit l’annonce ce jour que Teva a trouvé un accord avec Allergan pour acquérir Allergan Generics », a fait savoir l’entreprise israélienne.
Renforcement de Teva dans les génériques
Allergan, dont le siège mondial est à Dublin et le siège administratif aux Etats-Unis, « recevra 33,75 milliards de dollars en liquide et des actions Teva pour 6,75 milliards de dollars », précise le groupe israélien qui souhaite boucler l’opération – approuvée par les conseils d’administration des deux groupes – au premier trimestre 2016.
Allergan est connu pour ses médicaments de marque, notamment le Namenda contre la maladie d’Alzheimer et le Botox. La branche génériques représente environ le tiers de son chiffre d’affaires consolidé.
L’an dernier, Actavis Plc avait évincé le laboratoire pharmaceutique canadien Valeant et l’investisseur William Ackman pour fusionner avec Allergan et prendre son nom.
Teva affiche une capitalisation boursière de 60 milliards de dollars et Allergan de 121 milliards de dollars.
Teva va ainsi se renforcer dans les génériques tout en réalisant des économies, en profitant des synergies entre les deux activités.
Perte d’exclusivité et forte concurrence
Cette acquisition survient alors que l’entreprise israélienne est confrontée à la perte de l’exclusivité sur son produit phare, le Copaxone, un médicament contre la sclérose en plaques, qui représente un cinquième de ses ventes et la moitié de ses profits.
Le 16 avril, une première version générique du médicament, développée par Sandoz, une filiale de Novartis, et Momenta Pharmaceuticals a reçu l’agrément de la puissante Food and Drug administration (Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux). Mylan est également en train de préparer une copie du Copaxone.
Secouée, ces dernières années, par une crise managériale, Teva affronte une forte pression concurrentielle sur son cœur de métier, les génériques, notamment de la part de groupes des pays émergents. Dégageant des marges de plus en plus faibles, Teva s’est résolu à un vaste plan de restructuration pour réduire ses coûts.
Le groupe avait ralenti le rythme de ses rachats ces dernières années, ciblant essentiellement des entreprises aux médicaments brevetés. Dans cette veine, il a racheté en mars, pour 3,2 milliards de dollars, l’américain Auspex, spécialiste de traitements contre les troubles moteurs.
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