Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Mis sous pression, Nétanyahou promet une « tolérance zéro » envers les extrémistes juifs

Deux attaques ont secoué l’opinion publique : celle contre une famille palestinienne de Cisjordanie et l’agression au couteau lors de la Gay Pride de Jérusalem.

Le Monde avec AFP

Publié le 02 août 2015 à 18h35, modifié le 03 août 2015 à 09h05

Temps de Lecture 2 min.

Manifestation à Jérusalem aux abords de la mosquée Al-Aqsa, dimanche 2 août pour dénoncer l'impunité des auteurs de l'incendie qui a provoqué la mort, vendredi, d'un bébé palestinien près de Naplouse.

Le gouvernement israélien, soumis à de fortes pressions, a annoncé dimanche 2 août des mesures punitives contre les extrémistes juifs après la mort de trois jeunes Palestiniens vendredi, dont un bébé, et une attaque au couteau contre six personnes participant à la Gay Pride de Jérusalem, jeudi soir.

L’une des adolescentes poignardées jeudi, Shira Banki, une lycéenne âgée de 16 ans, est morte dimanche après avoir été admise à l’hôpital « dans un état critique ». Vendredi, un bébé de 18 mois, Ali Dawabcheh, était mort brûlé, et ses parents et son frère avaient été grièvement blessés lors d’une attaque d’extrémistes juifs, qui avaient jeté des cocktails Molotov contre leur maison, près de Naplouse, en Cisjordanie.

Mise en détention administrative autorisée

De l’opposition israélienne à l’ONU, en passant par les Palestiniens, tous ont dénoncé l’attaque contre la famille Dawabcheh, un acte rendu possible par « l’impunité » dont jouissent, selon différentes ONG, les colons et autres activistes d’extrême droite.

Des rassemblements ont eu lieu samedi à travers Israël pour dénoncer l’attaque contre la Gay Pride. A Jérusalem, des heurts ont de nouveau opposé Palestiniens et policiers israéliens dimanche sur l’esplanade des Mosquées, avant un retour au calme, après deux jours de protestations en Cisjordanie et à Jérusalem.

Face à cette situation, le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, a promis la « tolérance zéro » vis-à-vis des responsables des attaques, et son ministre de la défense, Moshé Yaalon, a autorisé la mise en détention administrative – c’est-à-dire sans charge et pour une durée illimitée – des terroristes à l’origine des attaques. Cette mesure, habituellement réservée aux Palestiniens, pourrait donner aux enquêteurs le temps de réunir les preuves nécessaires à un procès, expliquent les médias.

Mais trois jours après l’attaque contre la famille Dawabcheh, les auteurs sont toujours en fuite, et les Palestiniens placent peu d’espoir dans le gouvernement israélien, sur lequel les partisans de la colonisation et de la droite nationaliste et religieuse ont la haute main.

85,3 % des plaintes classées sans suite

Depuis des années, des extrémistes juifs agressent, au nom du « prix à payer », des Palestiniens et des Arabes israéliens, vandalisent des lieux de culte musulmans et chrétiens ou s’en prennent même à l’armée israélienne. Les Palestiniens affirment avoir recensé « 11 000 attaques en dix ans ». Selon l’ONG israélienne Yesh Din, 85,3 % des plaintes de Palestiniens contre des colons sont classées sans suite.

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a d’ailleurs raillé vendredi les méthodes de l’armée israélienne. « Elle les garde une heure pour une enquête, puis les relâche et ils peuvent reprendre leurs attaques. » Ces attaques sont, selon lui, le « résultat direct » de la « politique de colonisation d’Israël », qui a mené à l’installation d’environ 400 000 colons en Cisjordanie et de 200 000 à Jérusalem-Est, occupée et annexée.

L’ex-président Shimon Pérès a dénoncé indirectement la responsabilité de M. Nétanyahou, lors d’un rassemblement samedi à Tel-Aviv. « Celui qui incite à la haine contre les Arabes d’Israël, qu’il ne s’étonne pas lorsqu’on incendie des églises, des mosquées et qu’à la fin on brûle un bébé dans la nuit. »
 

Le Monde avec AFP

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.