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La sélection du « Monde des livres »

L’équipe du « Monde des livres » vous propose un roman israélien et deux romans français qui marquent le début de la rentrée littéraire.

Le Monde

Publié le 19 août 2015 à 12h38, modifié le 20 août 2015 à 08h28

Temps de Lecture 2 min.

L’équipe du « Monde des livres » vous propose un roman israélien et deux romans français qui marquent le début de la rentrée littéraire.

« Un cheval entre dans un bar », de David Grossman

Un soir d’août, Dovale monte sur la scène d’un club. Comédien de stand-up, il est là pour bombarder son public de plaisanteries plus ou moins fines. Entre deux blagues, il entame le récit d’un épisode de son adolescence : à 14 ans, alors qu’il était en voyage avec sa classe, on lui a appris la mort d’un de ses parents. Lequel ? On ne le lui a pas dit, et il a passé les quatre heures du trajet vers l’enterrement sans le savoir, en tentant de tourner son esprit équitablement vers son père et sa mère, pour s’empêcher de penser que la mort de l’un lui serait moins douloureuse que celle de l’autre. Tandis que le public du spectacle se clairsème, sous l’effet de ce déballage de souffrance, Avishaï, qui a connu Dovale à l’époque et ne l’a jamais revu depuis, restitue les propos du comique, qu’il entrelace à la description de la salle et à ses propres souvenirs et divagations autour de la mort de sa compagne. L’alliage de ces différents niveaux du récit fait la puissance d’Un cheval entre dans un bar, et lui permet d’être, outre un déchirant roman du deuil, un livre magnifique sur les strates d’êtres que l’on porte en soi. Un grand roman, d’un très grand écrivain. Raphaëlle Leyris

Un cheval entre dans un bar (Souss ehad Nikhnass le-bar), de David Grossman, traduit de l’hébreu par Nicolas Weill, Seuil, 230 p., 19,50 euros.

« Ce cœur changeant », d’Agnès Desarthe

Fille d’un commandant français et d’une aristocrate danoise, odieuse et cruelle envers son unique enfant, Rose a encore peu vécu lorsqu’elle débarque, désargentée, à Paris en 1909. Elle ne connaît « rien de l’argent, des hommes, de la politique, du sexe ». Rude sera son éducation. Servante houspillée, tombée dans l’opium après un chagrin d’amour, elle découvre par la suite les Années folles, la vie de bohème… Les péripéties s’enchaînent, les époques se succèdent au fil de ce livre superbement romanesque, qui subvertit les codes du roman d’apprentissage et interroge la liberté, le déterminisme et la nécessité. Florence Bouchy

Lire aussi Article réservé à nos abonnés « Ce cœur changeant » : Agnès Desarthe au plaisir du romanesque

Ce cœur changeant, d’Agnès Desarthe, L’Olivier, 336 p., 19,50 euros.

« La Septième Fonction du langage », de Laurent Binet

Après son roman (très réussi) consacré à l’assassinat du dignitaire nazi Reinhard Heydrich (HHhH, 2010) et sa chronique (moins heureuse) de la campagne présidentielle de François Hollande (Rien ne se passe comme prévu, 2012), Laurent Binet publie le roman narquois d’une génération intellectuelle dont Barthes, Foucault ou Derrida furent des figures emblématiques. Mêlant polar historique et farce philosophique, La Septième Fonction du langage imagine que Roland Barthes, renversé par une camionnette en 1980, fut en réalité victime d’un complot meurtrier. Une enquête potache et irrévérencieuse qui relance le débat sur la manière dont les nouvelles générations peuvent recueillir le legs de ces glorieux penseurs, encore si présents, si précieux, si pesants parfois. Jean Birnbaum

La Septième Fonction du langage, de Laurent Binet, Grasset, 496 p., 22 euros.

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