Gad Elmaleh se confie : "Stromae m’inspire"
Avec sa Danse de la joie en featuring avec Lima Project, Gad Elmaleh était la star du concert de NRJ in The Park. Rencontre exclusive.
- Publié le 13-09-2015 à 19h42
- Mis à jour le 14-09-2015 à 07h56
Avec sa Danse de la joie en featuring avec Lima Project, Gad Elmaleh était la star du concert de NRJ in The Park. Rencontre exclusive. Entre l’Andalouse de Kendji, les (Feel the) vibes de Bob Sinclar et Big Ali, la surprise de Loïc Nottet (voir ci-contre) ou encore la voix envoûtante de notre compatriote Selah Sue (dont Gad est fan), la 20e édition du NRJ in The Park a battu son plein sur l’esplanade de Charleroi Expo. Et ce n’est pas Gad Elmaleh qui dira le contraire : "50.000 personnes… Même si le public est incroyable en Belgique, j’ai le trac !"
Surtout qu’on connaît mieux Gad en tant qu’humoriste, beaucoup moins comme chanteur…
"Je ne veux pas faire le chanteur. C’est un délire, un clin d’œil. Je crois que mon vrai projet musical, sans dénigrer ce titre qui me fait beaucoup marrer avec mes potes, je ne l’ai pas encore fait. Je réfléchis à faire un album depuis des années mais je ne sais pas encore exactement quoi. Et quand je voyais les gens danser sur mon titre sur les plages, j’ai halluciné. Il y avait comme un petit fantasme de faire la chanson de l’été. C’est juste pour rigoler."
À ce titre, l’humour et la musique semblent très complémentaires.
"Plus que ça ! Tous les grands humoristes sont musiciens. De Charlie Chaplin au Belge Raymond Devos en passant par l’excellent pianiste qu’est Dany Boon. Il y a un mécanisme et une rythmique dans la musique, proche de l’humour. C’est indispensable. Celui qui n’a pas de rythme dans l’humour, c’est mort."
À force d’enchaîner des scènes, cette chanson ne serait-elle pas aussi une profonde envie de se renouveler ?
"C’est une manière aussi de se sauver de ce qu’on connaît de toi, de montrer autre chose. Ne pas se challenger mais se faire du bien. Il faut s’éclater aussi, prendre du plaisir dans son métier. C’est plus facile de chanter un titre que de faire rire, sans dénigrer la musique. Faire rire, c’est la chose la plus difficile au monde."
Quel est le secret de Gad Elmaleh, alors ?
"L’étonnement et la surprise font rire. Il faut aussi rassurer les gens en leur disant qu’on est tous dans le même bateau. Dans le rire, il faut fraterniser sans être consensuel. Ce qui fait rire, c’est la vérité. C’est sympathique de mettre une perruque mais il y a des observations plus intéressante sur la vie quotidienne."
Avec la tournée des comedy clubs en anglais aux USA, on a l’impression que Gad Elmaleh se cherche…
"Mais il se trouve de plus en plus ! Ce sont des projets différents mais très clairs. Je viens de faire Londres pendant une semaine et je commence à New York le 27 septembre. J’irai d’ailleurs voir Stromae au Madison Square Garden. Il est libre, inventif et surtout surprenant, ce qui est de plus en plus rare chez les artistes. Il étonne et c’est cela qui séduit. Audacieux dans son look, sa musique, sa rythmique, il m’inspire. Il est dans la lignée de ceux qui ont inventé avec beaucoup d’audace comme Gainsbourg ou Brel. Le fait qu’il arrive avec un nouveau souffle donne envie de me surpasser et me réinventer."
Être connu, du coup, est-ce un cadeau ou un poids ?
"Les deux. Je ne vais pas vous mentir : je le voulais. Gamin, je voulais être artiste mais aussi connu, qu’on me regarde, qu’on m’aime. Je déplore juste que la presse people vienne parfois fouiner dans ta vie privée. Ma famille me réclame car je suis tout le temps sur les routes mais tout va bien. À part cela, le contact avec le public est primordial, même s’il y a des jours où j’aime être seul. Comme tout le monde. Si je fais des spectacles en anglais et de la musique, c’est pour ne pas m’asseoir sur mon succès. C’est bien de remplir les salles mais j’ai peur de perdre l’inspiration."
Que vous retrouvez chez les jeunes, comme Kev Adams ?
"On très connectés et très complices, c’est vrai. Il me donne envie de lancer de jeunes humoristes. D’écrire pour eux, de les produire, etc. J’ai envie de passer la main. Si mon fils m’annonce qu’il veut faire de la musique, je vais l’encourager plus que la normale car je le pousserai à accomplir ses rêves. Encore plus que moi j’ai pu le faire. Mais s’il veut faire de l’humour, il doit être plus drôle que moi et ça, ce n’est pas gagné ! Il y a du boulot (sourires) !"