Israël lève les restrictions d'accès à l'esplanade des Mosquées pour les musulmans

Alors que la montée des tensions fait craindre un embrasement, le président palestinien Mahmoud Abbas a de son côté affirmé ne pas vouloir d'une "escalade militaire et sécuritaire" avec Israël.

afp
Israël lève les restrictions d'accès à l'esplanade des Mosquées pour les musulmans
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Israël a décidé mardi de lever les restrictions pesant sur les fidèles musulmans pour accéder à l'esplanade des Mosquées, à Jérusalem, une mesure qui semble viser à l'apaisement après trois semaines d'attaques et des heurts entre Palestiniens, forces de sécurité et colons israéliens.

Alors que la montée des tensions fait craindre un embrasement, le président palestinien Mahmoud Abbas a de son côté affirmé ne pas vouloir d'une "escalade militaire et sécuritaire" avec Israël.

En soirée, la porte-parole de la police Luba Samri a annoncé la levée des restrictions aux musulmans pour accéder à l'esplanade des Mosquées, une décision devant entrer en vigueur mercredi.

La police avait annoncé dimanche que l'entrée de l'esplanade n'était autorisée jusqu'à nouvel ordre qu'aux plus de 50 ans pour les hommes, au lendemain de l'assassinat par un Palestinien de deux Israéliens dans la Vieille ville.

L'armée israélienne et des officiers des forces de sécurité palestiniennes se sont réunis en soirée en Cisjordanie, selon une source de sécurité israélienne. La réunion avait pour objet de rétablir le calme selon les médias israéliens.

Quelques heures après l'annonce du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de l'accélération des démolitions punitives, les forces de l'ordre ont détruit mardi deux maisons de Palestiniens auteurs d'attentats.

A Jérusalem-Est, des policiers, des soldats et des artificiers israéliens ont détruit le logement de Ghassan Abou Jamal, a déclaré à l'AFP Yasser Abou, un habitant de son quartier de Jabal Moukaber.

Israël a aussi détruit le domicile de Mohammed Jaabis dans le même quartier. Les deux hommes étaient accusés de deux attentats distincts remontant à 2014. Ghassan Abou Jamal et son cousin avaient notamment tué à l'arme à feu et au hachoir quatre fidèles juifs et un policier dans une synagogue de Jérusalem-Ouest le 18 novembre. Ils avaient été abattus par les forces de l'ordre, tout comme Mohamed Jaabis.

Dans le cadre de la répression, le Premier ministre a aussi donné toute latitude d'action à la police et à l'armée face à la vague de violences qui parcourt la Cisjordanie et Jérusalem-Est et réveille le spectre d'une nouvelle intifada.

A Bethléem, en Cisjordanie, une centaine de jeunes masqués et arborant le keffieh palestinien ont attaqué les soldats israéliens à coups de pierres, après les funérailles de l'un des leurs, Abdel Rahmane Abdallah, 13 ans, tué la veille par des tirs israéliens. Les Israéliens ont répliqué par un barrage de gaz lacrymogènes et de projectiles en caoutchouc.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a exhorté mardi Israël à enquêter sur les violences à Jérusalem. Il a aussi critiqué les démolitions de maison et demandé une enquête "rapide et transparente" sur la mort du garçon palestinien.

Des affrontements se sont également produits à Qalandia et près d'Hébron, en Cisjordanie, et dans le quartier de Chouafat, à Jérusalem-Est. Cinquante-quatre Palestiniens ont été hospitalisés mardi, selon le ministère de la Santé palestinien.

Des violences ont même eu lieu à Jaffa dans le district de Tel-Aviv, en Israël, où des "manifestants, certains masqués, ont jeté des pierres sur la police et attaqué et blessé deux officiers", selon Luba Samri.

Depuis jeudi, quatre Israéliens ont été tués dans des attentats en Cisjordanie et dans la Vieille ville de Jérusalem. Du côté palestinien, deux jeunes accusés d'attaques au couteau ont été tués à Jérusalem et deux autres en Cisjordanie lors d'affrontements au cours desquels les soldats israéliens tirent de plus en plus systématiquement à balles réelles.

Parmi les mesures annoncées par M. Netanyahu figurent également le déploiement de centaines de soldats supplémentaires en Cisjordanie et de milliers de policiers à Jérusalem, ainsi qu'un assouplissement des règles d'ouverture du feu à Jérusalem. Israël a pris aussi la disposition exceptionnelle de fermer la Vieille ville de Jérusalem aux Palestiniens dimanche et lundi.

Il a aussi annoncé mardi la mise en place de caméras sur les routes de Cisjordanie pour protéger les colons, après s'être rendu sur les lieux où un couple de colons israéliens a été tué jeudi lors d'une attaque imputée par Israël au mouvement islamiste Hamas.

M. Netanyahu est confronté à la colère des colons et aux pressions jusqu'au sein de son gouvernement pour, non seulement réprimer plus durement les violences, mais annoncer de nouvelles colonies.

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