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Proche-Orient : parties de Jérusalem, les violences gagnent Gaza

De jeunes Palestiniens transportent un camarade blessé par les tirs de soldats, vendredi, à Gaza, près de la clôture de sécurité les séparant du territoire israélien. Khalil Hamra/AP

INFOGRAPHIE - Plusieurs Palestiniens de l'enclave ont été tués, alors qu'un jeune Israélien a attaqué à son tour quatre Arabes à l'arme blanche dans le sud d'Israël.

Jérusalem

Un nouveau front s'est ouvert entre Israéliens et Palestiniens. Pour la première fois depuis le début de la vague d'agressions à coups de couteau par de jeunes Palestiniens, les affrontements se sont propagés vendredi dans la bande de Gaza. Au moins six Palestiniens qui tentaient de forcer la clôture de sécurité séparant cette région totalement isolée du territoire israélien, ont été tués, et plus d'une dizaine blessés, par des tirs de soldats, soit le bilan quotidien le plus sanglant depuis le déclenchement des violences au début du mois.

Aussitôt, Ismaïl Haniyeh, le chef des islamistes du Hamas au pouvoir à Gaza, a proféré des menaces de représailles, en appelant les Palestiniens à se lancer à corps perdu dans une troisième intifada. Il n'est toutefois pas certain que cette organisation soit disposée à prendre le risque d'une nouvelle guerre contre Israël, comme celle qui a ravagé l'an dernier la bande de Gaza. Mais le Hamas, qui dénonce sans cesse la coopération en Cisjordanie entre les services de sécurité israéliens et ceux de l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, peut difficilement ne pas réagir.

Ainsi, quelques heures plus tard, une roquette a été tirée depuis la bande de Gaza vers le sud d'Israël. Selon l'armée israélienne, elle serait «tombée dans une zone non habitée du Conseil régional d'Eshkol» sans faire de blessé.

Benyamin Nétanyahou a condamné tous ceux « qui veulent se faire justice eux-mêmes », en promettant qu'ils seraient « punis avec toute la sévérité prévue par la loi »

Cette nouvelle menace n'est toutefois pas la seule à avoir fait irruption vendredi. Un jeune juif de 17 ans a blessé gravement à coups de couteau et de tournevis quatre Arabes, dont deux grièvement à Dimona dans le sud d'Israël, avant d'être arrêté. Il s'agissait de la première agression grave commise par un Israélien agissant par «vengeance». Redoutant que ce genre d'attaques ne se multiplie parmi une petite minorité de têtes brûlées au sein d'une population traumatisée, Benyamin Nétanyahou a condamné tous ceux «qui veulent se faire justice eux-mêmes», en promettant qu'ils seraient «punis avec toute la sévérité prévue par la loi».

Ailleurs, les attaques à l'arme blanche se sont poursuivies. Un des auteurs de ces attaques a été tué près de la colonie de Kyriat Arba, dans le sud de la Cisjordanie. Une Palestinienne a été blessée par balles à Afoula, dans le nord d'Israël, après avoir attaqué un garde d'une gare routière. Une vidéo de cet incident où l'on voit des policiers israéliens tirer en direction de cette femme, mais sans la voir agresser auparavant le garde, a fait le tour des réseaux sociaux palestiniens en étant présentée comme un «assassinat».

Un climat de peur réciproque

Les affrontements entre jeunes manifestants et soldats, avec leur lot de blessés, ont également continué. En revanche, la Vieille Ville de Jérusalem, d'où tout est parti au début du mois et dont on craignait qu'elle soit une poudrière à l'occasion de la prière musulmane du vendredi, est restée calme. La police avait, il est vrai, déployé des renforts sans précédent, limité l'accès de l'esplanade des Mosquées aux fidèles de plus de 50 ans et filtré soigneusement toutes les entrées autour de la muraille. Les musulmans se sont contentés de prier à l'extérieur de la Vieille Ville face à des policiers qui leur faisaient barrage.

De leur côté, les députés arabes israéliens d'opposition, qui avait annoncé leur intention de braver l'interdiction décrétée par Benyamin Nétanyahou à tous les parlementaires et ministres de se rendre sur l'esplanade des Mosquées, le mont du Temple pour les juifs, ont finalement renoncé à leur projet pour éviter des provocations. «Nous ne voulons pas transformer un conflit politique en un conflit religieux», a expliqué Ayman Oudeh, un de ces députés lors d'une manifestation à Tel-Aviv. Soutenu par quelques petits mouvements de gauche clamant «Juifs et Arabes refusent d'être des ennemis», ce rassemblement n'a réuni que quelques dizaines de participants. Une très faible mobilisation qui illustre la difficulté à faire passer un message de conciliation dans un climat de peur réciproque où les passions sont à vif.

Des heurts à l'est de la ville de Gaza le 9 octobre ont fait au moins cinq morts et de nombreux blessés chez les Palestiniens.

Proche-Orient : parties de Jérusalem, les violences gagnent Gaza

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190 commentaires
  • Vigipirate

    le

    Ils leur ont volé leurs terres et meme leur statut de réfugiés!!! What's next? Leur débarrasser de leur qualité d'êtres humains??!! C'est en cours à la lecture de certains commentaires. Et ça prétend être une démocratie? A sens unique et pour une catégorie bien connue...

  • PascalC

    le

    Il n'est plus question de territoires disputés mais d'une guerre de religion.
    La guerre que livrent les palestiniens aux israéliens depuis 1967 montre son vrai visage.

  • numidik

    le

    Un manifestant Palestinien a bien résumé la situation (Sur BFM ce matin ) :"Les colons ont volé mes terres et maintenant ils voudraient vivre en paix dedans?". IL y a des paix possibles basées sur le droit et d'autres...
    « Résolution 32/20 de l'assemblée générale de l'ONU :Réaffirme qu'une paix juste et durable ne peut être réalisée à moins qu'Israël ne se retire de TOUS les territoires Arabes occupés depuis 1967 et que le peuple Palestinien n'obtienne la jouissance de des droits nationaux inaliénables".

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