Pas de répit dans l’engrenage de violences qui secoue, depuis deux semaines, Israël et la Cisjordanie. Au moins quatre nouvelles attaques ont eu lieu à Jérusalem et dans le centre d’Israël, mardi 13 octobre, faisant trois morts et une vingtaine de blessés. Alors que les tensions sont extrêmes entre Palestiniens et Israéliens, plusieurs responsables israéliens appellent à « boucler » la partie arabe de Jérusalem.
Pour la première fois depuis le 1er octobre, deux individus ont mené une attaque à l’intérieur d’un bus circulant dans le quartier d’Armon HaNatziv, à Jérusalem-Est. L’un des deux assaillants a ouvert le feu sur la quinzaine de passagers, l’autre a utilisé un couteau. Un homme de 60 ans a été tué dans l’attaque, et une seconde personne, âgée de 45 ans, a succombé peu après à ses blessures. Au moins l’un des deux assaillants a été tué.
Quelques minutes plus tard, un homme a procédé à une attaque à la voiture bélier, puis au couteau, dans un quartier ultraorthodoxe de Jérusalem-Ouest. Il a foncé avec sa voiture sur des piétons près d’un arrêt de bus et a tué une personne. Il est ensuite sorti de son véhicule et a attaqué des passants avec une arme blanche. Lui-même a été blessé par balle.
Appels à « boucler » Jérusalem-Est
Plus tôt mardi matin, un passant a été blessé au couteau à Raanana, une ville située au nord de Tel-Aviv. Selon la police israélienne, l’auteur de cette attaque, un Palestinien de Jérusalem-Est de 22 ans, a été maîtrisé par des passants. Un témoin cité par la radio publique a précisé qu’il avait été roué de coups. Il a ensuite été évacué vers un hôpital, souffrant de blessures graves. La victime a également été évacuée, sans que la police donne d’information sur son état de santé.
Selon le quotidien israélien Haaretz, une femme a également été blessée dans une deuxième attaque au couteau dans la ville de Raanana mardi. L’assaillant aurait été arrêté. Si cet incident est confirmé, il s’agira de la vingt et unième attaque à l’arme blanche contre des Israéliens depuis le 3 octobre. Le quotidien écrit, en outre, qu’un Israélien a également été attaqué « par erreur » à Kyriat Ata, près de Haïfa : son assaillant, lui aussi Israélien, l’aurait pris pour un Arabe.
Plusieurs routes du pays, notamment celles menant à Jérusalem, ont été coupées. Le maire de Jérusalem, Nir Barkat, a appelé à ce que la partie arabe de la ville soit bouclée. Un appel relayé par d’autres personnalités : le ministre de l’éducation et leader de la formation nationale religieuse Foyer juif, Naftali Bennett, a dit souhaiter un confinement des Palestiniens de Cisjordanie et de Jérusalem-Est.
« Journée de colère »
Devant le Parlement, le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, a déclaré qu’Israël utiliserait « tous les moyens » à sa disposition et déciderait de « mesures fortes » face à l’escalade des violences. Le gouvernement « va décider aujourd’hui même de moyens supplémentaires forts » qui « prendront effet sur le terrain le plus rapidement possible », a-t-il déclaré. Il a aussi prévenu le président palestinien, Mahmoud Abbas, qu’Israël le tiendrait pour responsable en cas de nouvelle détérioration de la situation.
Plusieurs mouvements palestiniens avaient appelé à des manifestations mardi, décrété « journée de colère ». Un Palestinien a été tué à Bethléem, au sud de Jérusalem, en Cisjordanie occupée, lors de heurts avec l’armée israélienne.
Avec la mort de Moataz Zawahra, 28 ans, près d’une trentaine de Palestiniens et sept Israéliens ont été tués depuis le début de l’escalade des violences le 1er octobre. Des centaines de Palestiniens ont également été blessés par les forces de l’ordre israéliennes.
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