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Israël rejette l’idée française d’une mission de l’ONU sur l’esplanade des Mosquées

L’ambassadeur de France en Israël a été convoqué lundi au ministère des affaires étrangères qui lui a dit l’« opposition résolue » de son pays à la proposition de Paris.

Par  (Jérusalem, correspondant)

Publié le 18 octobre 2015 à 22h54, modifié le 19 octobre 2015 à 15h12

Temps de Lecture 3 min.

Des policiers israéliens fouillent de jeunes Palestiniens à Jérusalem, à la porte de Damas, le 18 octobre 2015.

Paris « récompense le terrorisme palestinien ». C’est avec un agacement prévisible qu’Israël a réagi à l’initiative diplomatique française visant à déployer des observateurs internationaux sur l’esplanade des Mosquées (mont du Temple pour les juifs), à Jérusalem-Est. Paris a proposé un projet de déclaration en ce sens au Conseil de sécurité de l’ONU, qui devrait l’examiner le 22 octobre, afin d’épauler le Waqf, l’organisme religieux jordanien gérant le lieu.

L’ambassadeur de France à Tel-Aviv, Patrick Maisonnave, a été reçu au ministère des affaires étrangères, lundi 19 octobre. Au cours de cet entretien, « Israël a transmis son opposition résolue à la proposition française de placer des observateurs sur le mont du Temple », a indiqué le porte-parole du ministère, Emmanuel Nahshon.

Dimanche, Benyamin Nétanyahou s’était exprimé sur l’initiative de Paris en prélude au conseil des ministres : « Israël rejette la proposition française au Conseil de sécurité, car elle n’inclut aucun rappel de l’incitation à la violence et au terrorisme de la part des Palestiniens, et elle appelle à l’internationalisation du mont du Temple. » Les officiels israéliens soulignent que ce sont les Palestiniens qui s’en prennent aux sites religieux, comme le démontre l’incendie volontaire dans le Tombeau de Joseph, près de Naplouse, le 16 octobre. Le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Emmanuel Nahshon, abonde. « Les Palestiniens veulent chasser Israël hors des lieux saints. C’est une démarche religieuse et nationale. Il s’agit une nouvelle fois de remplacer des négociations bilatérales par une initiaitve unilatérale. C’est fort dommage que la France soit tombée dans le piège. »

Paris est la seule capitale occidentale à tenter de faire bouger les lignes sur le dossier israélo-palestinien, relégué au second rang des préoccupations. Mais son initative précédente, l’idée d’une résolution au Conseil de sécurité de l’ONU définissant un calendrier contraignant pour de nouvelles négociations, avait déjà été accueillie de façon glaciale par l’Etat juif. Les Etats-Unis avaient aussi exprimé leur opposition, en coulisses, en raison de la priorité accordée au dossier du nucléaire iranien.

La simple déclaration que propose la France, assez improvisée et sans garantie de soutien américain, n’aurait pas de valeur juridique contraignante. Mais elle témoignerait d’une volonté : ne pas laisser la situation s’envenimer davantage. Depuis le 1er octobre, 41 Palestiniens (dont plusieurs auteurs d’attaques au couteau) et sept Israéliens ont été tués. Dimanche soir, dans la ville de Beer Sheva (sud), un Palestinien a attaqué une station de bus, tuant un soldat et faisant huit blessés. Autre victime, qui a succombé à ses blessures : un réfugié d’Erythrée, pris pour un terroriste, visé par des gardesde sécurité puis piétiné par des passants, comme le montre une vidéo amateur.

« Liberté de culte »

John Kerry doit rencontrer mercredi M. Nétanyahou à Berlin, puis sans doute Mahmoud Abbas en Jordanie. L’actuel pic de violences a été précédé par des semaines d’affrontements sur l’esplanade des Mosquées entre les forces israéliennes et des émeutiers palestiniens retranchés dans la mosquée Al-Aqsa. Les Palestiniens accusent Israël de remettre en question le statu quo en vertu duquel seuls les musulmans peuvent y prier. Les autres, touristes et juifs, doivent observer des horaires et des jours précis pour visiter l’esplanade. Selon le gouvernement, 12 000 juifs s’y sont rendus en 2014. Ces groupes, surtout composés de nationalistes et d’ultrareligieux, parfois accompagnés de députés ou même de ministres, revendiquent la « liberté de culte » pour tous. Ce qui impliquerait bien une remise en cause du statu quo.

Or la mosquée Al-Aqsa est, pour les Palestiniens, plus qu’un simple lieu de culte : c’est une référence cardinale de l’identité palestinienne. Elle a motivé de nombreux agresseurs au couteau, ces dernières semaines. La visite d’Ariel Sharon, alors à la tête du Likoud, en septembre 2000, avait déclenché la deuxième Intifada. Conscient du caractère explosif de ce lieu, le premier ministre israélien a judicieusement demandé la semaine dernière à ses ministres et aux députés de ne plus s’y rendre, pour le moment.

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