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L’Unesco condamne les atteintes israéliennes à la mosquée Al-Aqsa

La résolution réaffirme que deux sites juifs sacrés, situés en Cisjordanie, le tombeau des Patriarches à Hébron et le tombeau de Rachel à Bethléem, font partie intégrante de la Palestine.

Par  (Jérusalem, correspondant) (avec AFP)

Publié le 22 octobre 2015 à 09h40, modifié le 22 octobre 2015 à 09h57

Temps de Lecture 3 min.

Devant la mosquée Al-Aqsa, le 13 septembre 2015.

L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) intervient dans le conflit israélo-palestinien, au grand regret de sa directrice générale Irina Bokova et de certains de ses membres. Une résolution critiquant la politique d’Israël sur l’esplanade des Mosquées (mont du Temple pour les juifs), à Jérusalem-Est, a été votée mercredi 21 octobre. Mais un paragraphe très sensible, définissant le mur des Lamentations comme partie intégrante du lieu saint musulman sis juste au-dessus, a été retiré.

Soumis par un groupe de pays arabes (Algérie, Egypte, Emirats arabes unis, Koweït, Maroc et Tunisie) aux 58 membres du conseil exécutif de l’Unesco, le texte a recueilli 26 voix en sa faveur. Six délégations ont voté contre, dont les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’Allemagne, 25 se sont abstenues (dont la France).

Des affrontements presque quotidiens

Le texte, dont l’AFP a obtenu une copie, « condamne fermement les agressions israéliennes et les mesures illégales limitant la liberté de culte et l’accès des musulmans au site sacré de la mosquée Al-Aqsa ». Il « déplore vivement » les « irruptions persistantes d’extrémistes de la droite israélienne sur le site » et « exhorte Israël » à « prendre les mesures nécessaires pour empêcher les agissements provocateurs qui violent [son] caractère sacré ». Au cours du mois de septembre, période des fêtes juives, des affrontements presque quotidiens ont opposé les forces de l’ordre israéliennes et des émeutiers palestiniens, retranchés dans la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l’islam.

Du côté palestinien, on accuse Israël de vouloir remettre en cause les règles tacites organisant la fréquentation de l’esplanade, en vertu desquelles seuls les musulmans peuvent y prier. Mais la fermeture du site certains jours, ou les restrictions ponctuelles en fonction de l’âge des hommes palestiniens, ainsi que les groupes de plus en plus larges de visiteurs extrémistes juifs, ont provoqué la fureur des croyants.

La résolution réaffirme que deux sites juifs sacrés, situés en Cisjordanie, le tombeau des Patriarches à Hébron et le tombeau de Rachel à Bethléem, font partie intégrante de la Palestine. En revanche, un paragraphe du texte, très polémique, a été supprimé. Il contenait une référence explosive au mur des Lamentations, en contrebas de l’esplanade des Mosquées, en le présentant comme partie intégrante du lieu saint musulman. La vieille ville de Jérusalem et ses remparts font partie du patrimoine mondial depuis 1981.

« Un conflit religieux qui a déjà commencé »

Les pressions politiques considérables, notamment du côté américain, ont permis le retrait de cette mention. Irina Bokova, avait appelé le conseil exécutif à ne pas prendre des décisions qui alimenteraient davantage les tensions sur le terrain. « La protection du patrimoine culturel ne doit pas être prise en otage, car cela fragilise le mandat et les efforts de l’Unesco », avait-elle déclaré mardi dans un communiqué. Ce n’est pas la première fois que l’Unesco se penche sur la situation à Jérusalem-Est. Une longue bataille a opposé ses membres sur la question de l’envoi d’un représentant permanent sur place.

Malgré la suppression de la référence au mur des Lamentations, le ministère des affaires étrangères israélien a « totalement rejeté la résolution honteuse » adoptée par le conseil exécutif. Selon lui, « la résolution vise à transformer le conflit israélo-palestinien en confrontation religieuse ». Le conseil exécutif rejoindrait ainsi « les pyromanes qui cherchent à mettre le feu aux sites les plus sensibles de l’humanité. »

Le ministère des affaires étrangères s’inquiète de cette nouvelle étape de l’internationalisation du conflit, que souhaitent les dirigeants palestiniens, à la fois sur le plan politique et judiciaire, pour sortir de l’impasse bilatérale. La Palestine est devenue membre de l’Unesco en octobre 2011.

A son arrivée en Allemagne, mercredi, en visite officielle, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a, une nouvelle fois, rejeté les accusations selon lesquelles son gouvernement chercherait à modifier le statu quo sur l’esplanade des Mosquées. « C’est faux. Nous maintenons le statu quo et notre politique ferme consiste à poursuivre la préservation du statu quo des prières pour les musulmans et des visites pour les juifs, les chrétiens et les autres. » Selon le chef du gouvernement, « Israël est le seul garant à Jérusalem et ailleurs dans le pays du caractère sacré des sites saints pour toutes les confessions ».

De son côté, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a déclaré que « la poursuite des agressions (…) contre Al-Aqsa ouvre la porte à un conflit religieux, qui a malheureusement commencé. Nous ne le voulons pas et nous mettons en garde contre ses conséquences ».

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