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Un enseignant d’une école juive de Marseille blessé au couteau par trois hommes

Le professeur d’histoire a été blessé, mardi, par trois individus qui ont proféré des propos antisémites.

Par  (Marseille, correspondant) (avec AFP)

Publié le 18 novembre 2015 à 23h16, modifié le 19 novembre 2015 à 12h13

Temps de Lecture 2 min.

La police sécurise les lieux de l'agression antisémite, le 18 novembre 2015 à Marseille.

Une jeune femme musulmane voilée a été agressée, mardi 17 novembre, en plein centre-ville de Marseille, et, le lendemain, un professeur d’histoire d’une école juive portant une kippa a été frappé et blessé avec un couteau dans les quartiers nord de la ville. Le chef de l’Etat François Hollande a appelé jeudi à une réaction « impitoyable » après ces deux agressions.

Les auteurs de ces deux agressions n’ont pas été interpellés, mais les services d’enquête disposent d’images vidéo montrant deux jeunes hommes en scooter à proximité des lieux de l’agression du professeur de l’école juive. Ils ont été rejoints par un troisième qui a filmé l’agression sur son portable.

« On va d’abord t’amocher, on te tuera après », s’est entendu dire l’enseignant du centre Yavné, le plus important des seize établissements scolaires juifs de Marseille. Agé de 56 ans, l’homme a été abordé par deux jeunes en scooter qui lui ont montré, l’un une photo de Mohamed Merah sur son portable, l’autre un T-shirt à l’effigie de Daech sous son blouson.

Frappée au visage, la victime a été tailladée aux jambes et aux bras, mais ses blessures sont peu profondes et l’enseignant a quitté les urgences de l’hôpital Laveran après les premiers soins. « Il va bien, autant qu’on puisse aller bien après une telle agression », a précisé Michèle Teboul, présidente du CRIF Marseille-Provence. Ses enfants l’ont retrouvé en état de choc, assis sur le trottoir devant son domicile.

Les agresseurs ont été mis en fuite par l’arrivée de très nombreuses patrouilles de police sur les lieux de l’agression, le quartier Saint-Just, dans le 13e arrondissement de Marseille.

« Il n’y a pas de psychose »

La veille, au métro Castellane, en plein cœur de Marseille, une jeune femme portant le voile mais le visage dégagé avait été agressée par un homme dissimulant son visage sous une capuche. « Tout ça, c’est de votre faute, c’est à cause de vous ce qui est arrivé », a-t-il lancé à la jeune femme en lui arrachant son voile. Celle-ci n’a eu que le temps de répondre : « Je n’ai rien à voir là-dedans » avant d’être frappée. L’agresseur, âgé d’une vingtaine d’années, a alors tenté de lui porter des coups de cutter. Les images vidéo montrent que l’agresseur a suivi pendant un moment la jeune musulmane.

« Pris isolément, ces actes islamophobe et antisémite sont odieux et ignobles, mais, précise Laurent Nunez, préfet de police, ces agressions préoccupantes, traitées par les services d’enquête de façon équilibrée, interviennent cependant dans le contexte général d’une ville calme. Il n’y a pas de psychose à Marseille et assez peu de provocations. »

« Environnement hostile »

Jointe mercredi soir par le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve, la présidente du CRIF confie toutefois son inquiétude. Le 24 octobre, à proximité du commissariat situé sur la Canebière, un rabbin et un petit groupe d’amis se rendant à la grande synagogue avaient été agressés par un passant porteur d’un couteau. Trois personnes avaient été blessées. Les victimes, certaines ensanglantées, avaient poursuivi leur chemin jusqu’à la synagogue où elles avaient été secourues.

« Des gens étaient à la terrasse des cafés et ne les ont pas aidés, déplore Mme Teboul. Ils ont senti un environnement tellement hostile qu’ils ont pensé ne trouver de salut qu’à la synagogue. » L’auteur, connu des services de police, a été placé en détention et sera jugé le 9 décembre. Une expertise psychiatrique a été réclamée par la justice.

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