Israël a annoncé, dimanche 29 novembre, qu’il suspendait les contacts avec l’Union européenne dans le cadre du processus de paix israélo-palestinien, en réponse à l’étiquetage des produits originaires des colonies israéliennes dans les Territoires occupés, décidé par Bruxelles.
La décision du gouvernement israélien est avant tout symbolique, mais son timing interpelle, à la veille du déplacement à Paris de Benyamin Nétanyahou, dans le cadre de la COP 21. Il doit notamment s’y entretenir avec François Hollande et Vladimir Poutine.
Israël décide d’interrompre les échanges diplomatiques avec l’Union européenne au sujet d’un processus de paix avec les Palestiniens qui se trouve actuellement au point mort. Des contacts seront toutefois préservés dans un cadre bilatéral avec les Etats-membre importants, comme la France ou l’Allemagne.
Le communiqué israélien affirme que cette suspension sera en vigueur en attendant une « réévaluation » du rôle de l’UE dans le processus de paix. Il reste à éclaircir quelles seront les conséquences pour le Quartet pour le Moyen Orient, dont l’UE est l’une des composantes avec la Russie, l’ONU et les Etats-Unis.
« L’UE devrait avoir honte »
Cette mesure vise à répondre à l’étiquetage des produits fabriqués dans les colonies israéliennes en Cisjordanie, décidée par l’UE le 11 novembre.
Bruxelles a présenté cette mesure comme purement « technique », mais a déclenché ainsi la fureur quasi unanime de la classe politique de l’Etat hébreu. « L’UE devrait avoir honte », avait lancé M. Nétanyahou. Dans la foulée, la suspension provisoire des contacts avec Bruxelles avait déjà été annoncée.
Le 22 octobre, M. Nétanyahou s’est entretenu avec la haute représentante de l’UE pour la politique étrangère, Federica Mogherini. Il a formulé l’espoir de trouver « un sentiment d’équité en Europe devant la situation difficile à laquelle Israël est confrontée ».
Saëb Erakat, haut responsable de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), a jugé, dimanche, que la réaction israélienne avait pour but de forcer l’UE à revenir sur sa décision concernant l’étiquetage.
« Israël a déjà stoppé le processus de paix. L’UE est notre partenaire et nous le respectons ».
« Moins de 1 % » du total des échanges
L’étiquetage de ces produits concerne les exportations en provenances des colonies israéliennes situées dans les Territoires occupés, c’est-à-dire les zones géographiques annexées par Israël après la guerre de 1967 : le plateau du Golan, la bande de Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est.
Selon les indications données par la Commission, la mention du pays d’origine devra prendre en compte l’intitulé sous lequel les territoires sont le plus communément connus.
L’indication « colonie israélienne » devra être précisée, entre parenthèses par exemple. La mesure concerne essentiellement des produits agricoles : fruits et légumes, vin, miel, huile d’olive, œufs, dattes, vin, volaille…
Les produits concernés représentent « moins de 1 % » du total des échanges commerciaux entre l’Europe et Israël, soit 154 millions d’euros en 2014, selon des chiffres de la Commission européenne. Mais l’ambassadeur israélien avait pour sa part évalué les produits visés à « 2 à 3 % » des exportations israéliennes vers l’UE, soit une valeur de 200 millions de dollars (187 millions d’euros) chaque année.
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