
Un tribunal de Jérusalem a déclaré, lundi 30 novembre, deux juifs israéliens coupables d’avoir enlevé et brûlé vif un adolescent palestinien en 2014, un meurtre qui avait contribué à l’escalade des violences menant à une nouvelle guerre de Gaza. Le tribunal a suspendu son jugement contre un troisième homme, le meneur du groupe, dans l’attente de l’examen de son état mental.
Dans son jugement, le tribunal dit que les trois accusés, un adulte et deux mineurs, ont bien enlevé et assassiné Mohammed Abou Khdeir en juillet 2014. Mais il ne prononce pas encore de peine et, dans le cas de l’adulte, il devra déterminer s’il est ou pas pénalement responsable. Les juges se prononceront le 20 décembre sur cette question et prononceront les peines le 13 janvier, au moins pour les deux mineurs.
Pénalement irresponsable ?
Les avocats de cet adulte, Yosef Haim Ben David, qui passe pour l’instigateur et le principal exécutant du crime, plaident son état mental pour affirmer qu’il est pénalement irresponsable. Ils ont produit un document à l’appui de leurs dires il y a quelques jours seulement, a indiqué le tribunal, ce qui explique ce coup de théâtre de dernière minute.
Yosef Haim Ben David, habitant juif d’une colonie proche de Jérusalem, avait expliqué aux enquêteurs après son arrestation qu’ils cherchaient à venger l’enlèvement et l’assassinat, trois semaines plus tôt, de trois adolescents israéliens par des Palestiniens en Cisjordanie occupée.
La guerre déclenchée, le 8 juillet, dans la bande de Gaza par Israël, en représailles aux tirs de roquettes des groupes armés palestiniens, a encore avivé cette colère. Pendant les cinquante jours de guerre, qui ont fait plus de 2 140 victimes côté palestinien, les émeutes ont été quasi quotidiennes à Jérusalem-Est. En dépit des appels répétés du Hamas à une troisième intifada, le mouvement a été contenu.
Les cellules du Hamas n’ont ni les capacités ni la marge d’action pour susciter un vaste soulèvement dans les territoires. Partisan de la voie diplomatique, le président palestinien, Mahmoud Abbas, a maintenu la coopération sécuritaire avec Israël, au point d’interdire la plupart des manifestations de soutien avec la bande de Gaza pour éviter toute déstabilisation.
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