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Les États-Unis auraient espionné Benyamin Nétanyahou

Selon le Wall Street Journal de mardi, Barack Obama a trouvé que des «raisons impérieuses de sécurité nationale» justifiaient la poursuite du programme de surveillance de Benyamin Nétanyahou. © Kevin Lamarque / Reuters/REUTERS

Les écoutes de la NSA ont permis à la Maison-Blanche d'apprendre comment le premier ministre israélien avaient fait fuiter des détails sur les négociations entre les États-Unis et l'Iran, révèle le Wall Street Journal.

Washington avait promis de limiter l'espionnage de ses alliés. Mais, selon le Wall Street Journal ,les États-Unis ont continué à surveiller les communications du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. Le quotidien américain s'appuie sur le témoignage de plusieurs responsables anonymes de l'administration américaine. Après les révélations d'Edward Snowden sur les opérations d'espionnage de l'agence américaine de sécurité nationale, Barack Obama a annoncé en janvier 2014 que son pays renonçait à mettre sur écoute des dirigeants amis. «Nous ne conduisons pas d'activités de renseignement visant l'étranger sauf en cas d'intérêt spécifique et validé relatif à la sécurité nationale. Ceci s'applique aussi bien aux citoyens ordinaires qu'aux dirigeants mondiaux», assure à l'AFP un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche.

« Décider de ne plus surveiller Bibi ? Évidemment que nous n'allions pas faire ça. »

Un haut responsable américain interrogé par le «Wall Street Journal».

Car Barack Obama aurait jugé que des «raisons impérieuses de sécurité nationale» justifiaient la poursuite du programme de surveillance d'autres dirigeants, dont Benyamin Nétanyahou ou encore le président turc, Recep Tayyip Erdogan. Il aurait ainsi été décidé de ne pas retirer ou désactiver les dispositifs électroniques implantés pour surveiller les communications étrangères. Ces derniers auraient si besoin été difficiles à remettre en place. À la place, la Maison-Blanche a demandé à ce que les systèmes piratés de communication d'alliés proches ne soient pas surveillés systématiquement par la NSA tandis que d'autres seraient restés sous la vigilance étroite de ses services. «Décider de ne plus surveiller Bibi (le surnom de Nétanyahou, NDLR)? Évidemment que nous n'allions pas faire ça», déclare même un haut responsable américain interrogé dans le quotidien économique.

Washington se serait inquiété de possibles efforts d'Israël pour surveiller les négociations entre les États-Unis et l'Iran sur le programme nucléaire, selon le journal. En mars dernier, Israël avait démenti des informations du Wall Street Journal selon lesquelles l'État hébreu espionnait les négociations qui se tenaient alors sur le programme nucléaire iranien entre Téhéran et les grandes puissances. Les interceptions ont, selon le Wall Street Journal, aussi porté sur des conversations entre de hauts responsables israéliens et des élus du Congrès américain et des groupes juifs américains, ajoute le quotidien américain. Les informations interceptées ont été jugées utiles en vue de contrer la campagne du premier ministre israélien contre l'accord nucléaire conclu entre l'Iran et les grandes puissances. L'ambassadeur d'Israël aux États-Unis, Ron Dermer, aurait ainsi fourni à un certain nombre de groupes juifs américains des arguments à faire valoir auprès des élus américains.

«Je ne tombe pas des nues en entendant les informations du Wall Street Journal», a déclaré Youval Steinitz, le ministre des Infrastructures nationales, à la radio publique. «Israël n'espionne pas les États-Unis et n'écoute pas les Américains, nous respectons cette règle et nous attendons que les autres en fassent de même. Mais nous ne sommes pas naïfs, nous savons que des pays, et apparemment même des pays amis comme les États-Unis, essayent de le faire», a affirmé ce proche de longue date de Benyamin Nétanyahou. Il a toutefois réaffirmé l'amitié entre Israël et les États-Unis, «notre plus grand ami et le plus important», et la «coopération excellente» entre les deux pays dans le domaine des renseignements.

(Avec agences)

Les États-Unis auraient espionné Benyamin Nétanyahou

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68 commentaires
  • Allegra Fausto

    le

    Benyamin Netanyahu s'est allié à plusieurs partis d'extrême droite et de colons pour se maintenir au pouvoir. Depuis environ un an, il laisse plusieurs de ces ministres issus des colonies et de l'extrême droite harceler et, parfois, menacer les militants israéliens des droits de l'homme.

  • Allegra Fausto

    le

    Les manipulations de Netanyahu aux Etats-Unis, où il a tenté d'influencer indûment la politique du pays, l'ont de toutes façons rendu extrêmement impopulaire au sein de la communauté juive américaine, qui est très patriotique et n'a guère apprécié ses méthodes immorales.

  • Allegra Fausto

    le

    Les partis de colons et d’extrême droite en Israël ne se content pas d’attaquer le président Rivlin. Ils attaquent également les associations de défense des droits de l’homme israéliennes, dont les membres sont victimes de harcèlement et de menaces de mort, au point d’avoir déclenché des alertes dans les rapports du Département d’Etat américain sur la station des droits de l’homme au Proche Orient.

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