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La France appelle à une conférence internationale sur le conflit israélo-palestinien

En cas d’échec, Paris se dit prêt, une nouvelle fois, à reconnaître la Palestine.

Par  (Jérusalem, correspondant)

Publié le 30 janvier 2016 à 11h20, modifié le 30 janvier 2016 à 11h36

Temps de Lecture 3 min.

La France lance une nouvelle initiative pour promouvoir, tant qu’il est encore temps, une solution à deux Etat entre Israéliens et Palestiniens. Au cours d’une cérémonie de vœux au corps diplomatique, vendredi 29 janvier, le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, a réactivé l’idée d’une conférence internationale pour accompagner les efforts de paix. Cette conférence rassemblerait autour des deux parties leurs principaux partenaires : les Etats-Unis, l’Union européenne et les pays de la Ligue arabe. En cas d’échec, M. Fabius a répété que Paris reconnaîtrait de façon unilatérale l’Etat de Palestine.

Saeb Erakat, le négociateur en chef palestinien, a remercié la France pour son « implication internationale sérieuse afin de mettre un terme à l’occupation ». Le gouvernement israélien ne réagira publiquement que samedi soir, au terme du shabbat. Sous couvert d’anonymat, des officiels ont déjà exprimé leur hostilité à cette initiative : elle serait un encouragement aux Palestiniens pour faire échouer tout effort de négociation, afin d’obtenir la reconnaissance de la France.

Paris a agi « souvent trop seule »

Ces derniers mois, Paris a agi « souvent trop seule », a noté Laurent Fabius. Le ministre essaie de faire bouger les lignes depuis un an et demi. A la fin de l’été 2014, lors de la conférence des ambassadeurs au Quai d’Orsay, il avait lancé un premier avertissement :

« Il faudra bien, à un moment, reconnaître l’Etat palestinien. »

La guerre dans la bande de Gaza venait de s’achever. Près de 2 100 Palestiniens étaient morts, dont une majorité de civils. En avril de la même année, un nouveau cycle de négociations sous le patronage du secrétaire d’Etat américain, John Kerry, s’était effondré. Un sentiment d’épuisement et de pessimisme contaminait tous les acteurs. D’autant que la colonisation progresse inexorablement en Cisjordanie.

A l’automne 2014, Paris avance une initiative : celle d’une résolution inédite devant le Conseil de sécurité de l’ONU, qui imposerait aux protagonistes un calendrier contraignant ainsi que des paramètres sur les grandes questions (droit au retour des réfugiés palestiniens, Jérusalem capitale des deux Etats, reconnaissance mutuelle, etc.) Le 28 novembre 2014, un débat a lieu à l’Assemblée nationale, avant un vote sur une résolution symbolique reconnaissant la Palestine. Laurent Fabius évoque devant les députés la nécessité de trouver le bon tempo pour cette mesure unilatérale.

« La France reconnaîtra l’Etat de Palestine, dit-il. (…) Nous soutenons la négociation, mais nous refusons que celle-ci devienne le mode de gestion d’un statu quo injuste et intenable. »

Un coup d’épée dans l’eau

Déjà, le ministre évoque la tenue d’une conférence internationale, à l’initiative de la France, pour « accompagner » l’effort de paix. Quelques jours plus tard, devant la commission des affaires étrangères au Sénat, M. Fabius évoque le calendrier contraignant, dans le cadre d’une éventuelle résolution du Conseil de sécurité. A la fin du mois de décembre 2014, Paris déchante. Les Etats-Unis ne soutiennent pas la démarche française. Plus frustrant encore, les Palestiniens, arc-boutés sur des positions maximalistes, poussent un projet de résolution concurrent, via la Jordanie, devant le Conseil de sécurité. Le texte est rejeté. Les efforts de la France sont balayés.

Commence alors un cycle de six mois de négociations intenses sur le programme nucléaire iranien. Obsédé par ce rendez-vous historique, Barack Obama demande à Paris de remettre à plus tard ses initiatives de paix. Le voyage de Laurent Fabius au Proche-Orient, à la fin de juin 2015, est un coup d’épée dans l’eau.

En marge de l’Assemblée générale de l’ONU, le 30 septembre, a lieu une réunion du Quartet (ONU, UE, Russie et Etats-Unis), élargie à la Jordanie, l’Egypte et l’Arabie saoudite. Le lendemain débute un nouveau cycle de violences, encore en cours et dans lequel 25 Israéliens et près de 160 Palestiniens (dont de nombreux agresseurs) ont été tués. Israël et les Etats-Unis, de leur côté, sont occupés à mettre la touche finale à un nouveau mémorandum qui fixera pour dix ans le montant de l’aide militaire américaine.

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