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A Jérusalem, un espace de prière mixte au pied du mur des Lamentations

Une militante des «Femmes du mur», à Jérusalem, en juin 2013. GALI TIBBON/AFP

Après des années de tensions entre les divers courants du judaïsme, le gouvernement israélien a annoncé, dimanche, la création, d'ici plusieurs mois, d'un lieu accessible aux hommes et aux femmes. Une décision jugée «historique» et notamment réclamée par la diaspora américaine.

Correspondant à Jérusalem

Après des années de controverse et de tergiversations, le gouvernement israélien a approuvé, dimanche, la création d'un espace de prière mixte au pied du mur des Lamentations. Cette décision, adoptée par dix voix contre cinq, a été saluée comme une avancée «historique» par les mouvements juifs conservateurs et réformistes. Malgré l'opposition exprimée par ses alliés ultra-orthodoxes, Benyamin Nétanyahou a vanté «une solution juste et créative». Mais il n'est pas certain que celle-ci mette un terme à la querelle qui oppose, depuis plus de vingt-cinq ans, les divers courants du judaïsme à propos de la pratique religieuse en son lieu le plus saint.

Le vaste parvis, situé au cœur de la vieille ville de Jérusalem, est par tradition placé sous l'autorité des rabbins ultra-orthodoxes. Ceux-ci l'ont divisé en deux espaces que sépare une barrière. L'un est réservé aux hommes. L'autre, sensiblement plus petit, aux femmes. Mais cet ordre ancien est contesté par les courants non-orthodoxes du judaïsme, dont l'influence tend à s'accroître dans la diaspora et en particulier aux Etats-Unis. Depuis la fin des années 1980, le mouvement «Les femmes du mur» milite pour mettre un terme à cette ségrégation de même qu'à l'inégalité entre sexes dans la pratique religieuse. Ses adhérentes réclament notamment le droit de prier à voix haute et de porter le châle de prière ainsi que les phylactères.

Pas avant plusieurs mois

Ces revendications, soutenues outre-Atlantique par une large partie de la communauté juive, mais assez mal comprises en Israël, ont donné lieu, ces dernières années, à des tensions récurrentes. Le premier jour de chaque mois du calendrier hébraïque, les «femmes du mur» organisent une prière collective sur la partie de l'esplanade qui leur est autorisée. Les rabbins ultra-orthodoxes, visiblement ulcérés par leur activisme, organisent des contre-manifestations qui mobilisent des centaines de lycéennes. Les crachats et les coups ont fusé à plusieurs reprises, si bien que la police a pris l'habitude de se déployer en masse à chacun de ces rassemblements. «Depuis que ce groupe marginal et vociférant a débuté sa campagne médiatique, le mur a cessé d'être un lieu de rassemblement pour devenir le centre de querelles incessantes», déplore le rabbin Shmuel Rabinovitch, garant de l'orthodoxie.

Sur les recommandations du directeur de l'Agence juive, le gouvernement planche depuis trois ans sur la création d'un lieu de prière réservé aux juifs non-orthodoxes à l'extrémité sud du mur des Lamentations. En 2013, le ministre en charge de Jérusalem et de la Diaspora y a fait aménager une discrète plate-forme à titre provisoire mais les «femmes du mur» se sont insurgées contre cette «monstruosité». Le compromis finalement adopté prévoit que le nouvel espace, qui ne devrait pas voir le jour avant plusieurs mois, s'étendra sur 900 m² et bénéficiera de financements publics.

«En adoptant cette décision, l'Etat reconnaît la pleine égalité des femmes sur le “kotel” et l'obligation de la liberté de choix sur la forme de judaïsme pratiquée en Israël», écrivent les «femmes du mur» sur leur page Facebook. Plus critique, le journaliste Anshel Pfeffer estime, dans les colonnes du quotidien Haaretz, que le «compromis» annoncé par le gouvernement pérennise en réalité l'emprise des rabbins ultra-orthodoxes sur le mur des Lamentations et, plus largement, sur le judaïsme israélien. «Ils vont demeurer tout-puissants en ce qui concerne le mariage ou le processus de conversion, déplore-t-il, et continueront de récolter l'essentiel des financements publics versés aux instituts religieux.»

A Jérusalem, un espace de prière mixte au pied du mur des Lamentations

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50 commentaires
  • parisien007

    le

    une chèvre palestinienne a été blessé ce mercredi a 14H 00. (elle boitille), prés de la ville de Hebron dans les collines on se perd en conjecture ( shinbet, mossad, sécurité intérieur, garde frontières ) l'affaire est d'importance dans les médias français l'ambassadeur d’Israël a été convoqué au Quai d’Orsay. A suivre ...

  • ISRAELIENNE

    le

    Juste une petite parenthese... 3 nouveaux ont ete ensevelis dans un tunnel de la bande de Gaza.

  • Précurseurs

    le

    Si ça continue, le moindre gaz intestinal, plus communément dit " pet " sera relaté, un pet dans le vent du Levant...

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