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ISRAËL

Nouvelles séries d'attaques en Israël, une violence difficilement maîtrisable

Après une période d’accalmie, les attaques au couteau et à l’arme à feu ont repris les 8 et 9 mars en Israël. Diffuses, apparemment non coordonnées, ces violences perpétrées par des Palestiniens sont particulièrement difficiles à juguler.

Force de sécurité israélienne après une attaque au couteau à Qalqilyah, en Cisjordanie, le 9 mars 2016.
Force de sécurité israélienne après une attaque au couteau à Qalqilyah, en Cisjordanie, le 9 mars 2016. Jaafar Ashtiyeh, AFP
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Israël et Jérusalem sont en proie, depuis cinq mois, à un déferlement de violences quasi-quotidiennes. De nouvelles attaques au couteau et à l’arme à feu se sont produites mercredi 9 mars au matin. Deux Palestiniens ont ouvert le feu sur des voitures près de la porte de Damas, à l’entrée de la vieille ville de Jérusalem. Un homme a été blessé avant que les assaillants ne soient abattus par la police. Un peu plus tard, des soldats israéliens ont abattu un Palestinien qui tentait de les poignarder en Cisjordanie.

Ces événements interviennent au lendemain d’une journée particulièrement sanglante. Alors que le vice-président américain Joe Biden entamait mardi 8 mars une visite de deux jours en Israël, quatre attaques quasi-simultanées, mais sans lien apparent les unes avec les autres, ont fait quatre morts – dont un touriste américain et trois assaillants palestiniens – et une quinzaine de blessés. L'une d’elles s'est produite sur le front de mer de Jaffa, à Tel-Aviv, un endroit particulièrement prisé des touristes où "généralement Arabes israéliens et juifs vivent en bonne harmonie", selon Pierrick Leurent, correspondant de France 24 en Israël.

"Aucune logique"

Ces attaques interviennent dans le contexte de violences communément appelées "intifada des couteaux". Initiées en octobre dernier, elles sont perpétrées par des Palestiniens. Menées à l'arme blanche, mais également par arme à feu ou encore à la voiture bélier, elles ont déjà coûté la vie à 184 Palestiniens, 28 Israéliens, deux Américains, un Érythréen et un Soudanais, selon un décompte de l'AFP.

Selon Amos Harel, journaliste à Haartez, leur fréquence ne répond à "aucune logique". "Pendant plus de deux mois, le nombre d’attaques a baissé de manière constante, de plusieurs douzaines par semaine à une petite dizaine en moyenne (…). Mais les attaques de mardi ont suffi à éroder à nouveau le sentiment de sécurité des Israéliens et à remettre la terreur à la une des journaux", analyse le journaliste.

Ces violences sont diffuses, apparemment non coordonnées et perpétrées par des Palestiniens qui agissent de manière individuelle et spontanée. Les profils des assaillants sont variés – si la plupart des assaillants sont des hommes jeunes, une femme d’une cinquantaine d’années a été abattue mardi après avoir tenté de poignarder des gardes-frontières à Jérusalem-Est. Celles des cibles aléatoires : les attaques visent des Israéliens qui se trouvent en territoire palestinien ou de simples passants choisis au hasard, dans les rues de Jerusalem principalement. Des facteurs et des modes opératoires qui compliquent la riposte israélienne.

Impasse politique

Les opposants au Premier ministre n’ont d’ailleurs pas tardé à se faire entendre mardi, reprochant à Benyamin Netanyahou son incapacité à juguler le regain de violence. "Cette vague de terreur ne va pas s'arrêter spontanément, et la visite de Joe Biden devrait être l'occasion de faire baisser la pression", a déclaré l'ex-ministre et vice-présidente de l‘Union sioniste Tzipi Livni. L'ultranationaliste Avigdor Lieberman, pour sa part, a estimé que les récentes attaques attestent de "l'échec des politiques menées par Netanyahou pour contenir le terrorisme".

Comme après chaque série d’agressions, le gouvernement israélien a pourtant répondu avec fermeté. Dès mardi soir, l’armée israélienne a annoncé le bouclage des villages palestiniens où résidaient deux des assaillants. Benjamin Netanyahou a également annoncé que le "mur de sécurité" en Cisjordanie allait être renforcé au plus vite – un des assaillants de mardi étant entré illégalement en Israël. Autre annonce : les médias palestiniens accusés d’inciter à la violence devraient être fermés et les membres des familles de "terroristes" privés de permis de travail.

Considérant que cette "intifada" résulte de l’occupation israélienne des territoires palestiniens, de l’absence de toute perspective proche d’indépendance et des frustrations économique des Palestiniens, de nombreux experts considèrent néanmoins que les chances de faire cesser cette violence semblent minces. "Les attaques vont nourrir les guerres de politiques internes israéliennes. Les opposants au Premier ministre vont l’accuser d’avoir échoué à sécuriser le pays, il leur répondra que leurs idées ne valent pas mieux, tout en accusant l'autorité palestinienne d’inciter à la terreur", poursuit l’éditorialiste, estimant, pessimiste qu’il "n’y a aucun changement significatif à attendre".

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