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Martin Gray: la disparition d'un grand témoin

L'écrivain Martin Gray, en novembre 2004 lors de la 23e édition de la Foire du livre de Brive. JEAN-PIERRE MULLER/AFP

Grand témoin du génocide juif, militant pour la paix, l'écrivain laisse une œuvre abondante et un best seller, Au nom de tous les miens. Depuis 2001, il résidait en Belgique et avait été fait citoyen d'honneur de la ville de Ciney.

Il était un des derniers survivants du ghetto de Varsovie, un inlassable témoin du génocide juif. L'écrivain Martin Gray est décédé lundi 25 avril, à l'âge de 94 ans. Selon RTL, il a été retrouvé dans sa piscine, à Ciney en Belgique. Il laisse plusieurs ouvrages dont Au nom de tous les miens, récit autobiographique publié en 1971, vendu à plus de 30 millions d'exemplaires, traduit en 26 langues et adapté au cinéma. «Je n'écris pas, je crie», disait cet ancien rescapé du camp de Treblinka, au destin et au caractère hors normes.

De son vrai nom Mieczysław ou Mietek Grayewski, Martin Gray est né à Varsovie le 27 avril 1922. Après l'invasion de la Pologne, en 1939, il est transféré avec sa famille dans le ghetto de Varsovie. À 17 ans, il trouve le moyen de devenir contrebandier, mais sera déporté avec sa mère et ses deux frères à Treblinka. Là, il travaillera dans les sonderkommandos, ceux chargés d'extraire les corps des chambres à gaz. Il s'enfuit de Treblinka en se cachant dans un wagon. Le parcours extraordinaire de ce jeune homme de 17 ans, dans une période de chaos, a engendré des doutes chez une poignée d'historiens. Martin Gray en était meurtri, mais expliquait cela par l'incapacité de beaucoup de contemporains à comprendre l'enfer des camps.

À la fin de la guerre, et alors que toute sa famille est décimée, il rejoint les États Unis. Il y fait fortune et rencontre, en 1959, sa première femme Dina Cult. Le couple s'installe près de Mandelieu, dans le sud de la France. Mais le 3 octobre 1970, lors de l'incendie du Tanneron, celle-ci décède avec leurs quatre enfants. Après ce drame, l'écriture devient une planche de salut pour Martin Gray, ainsi que la cause écologique. Humaniste, militant pour la paix, remarié et père de cinq enfants, il passera ses quarante dernières années à plaider pour la vie et sa préservation. Il s'adressait régulièrement à des classes, ou répondait aux milliers de lettres venues du monde entier en martelant son message: «On peut toujours reconstruire, même sur des ruines.»

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40 commentaires
  • david24

    le

    Merveilleux homme ! 10 hommes pour un kadish ! Personne n'oubliera cet éternel militant de la paix et de la sagesse .

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