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Martin Gray, des ténèbres à la lumière

Alain Crevier rencontrait Martin Gray à Second regard

Alain Crevier rencontrait Martin Gray à Second regard

Photo : Alex Sergeev

Radio-Canada

L'écrivain d'origine juive polonaise a survécu à l'Holocauste pour ensuite perdre sa femme et ses enfants. Malgré tout, il aimait la vie. L'animateur de Second regard a eu le privilège de le rencontrer.

Un texte d'Alain CrevierTwitterCourriel

C'était en novembre 2014. Nous nous étions donné rendez-vous à Paris pour parler du 70e anniversaire de la libération des camps de la mort. J'ai eu deux toutes petites heures avec ce grand personnage. Je sais, je suis chanceux!

Deux fois, Martin Gray a tout perdu. Mais vraiment tout! D'abord, avec la Shoah. Et des années plus tard, en 1970, sa femme et ses quatre enfants sont emportés dans un incendie de forêt.

« J'ai perdu 110 membres de ma famille », m'a-t-il dit. Alors, les négationnistes, Martin Gray n'avait pas de temps à perdre avec eux.

On ne peut être surpris d'entendre Martin Gray dire qu'après l'incendie, il n'avait plus envie de vivre. « Je n'avais plus le droit de vivre », m'a-t-il raconté. Une vie déserte. Deux fois brisée. Et puis, comme un écho lointain, le souvenir de son père.

« Avant qu'on ne prenne les armes dans le ghetto de Varsovie, le jour même avant que mon père ne soit tué sous mes yeux, mon père me disait : "Mon fils, aujourd'hui nous sommes obligés de nous battre, mais n'oublie pas, la vie est sacrée. Un jour, tu auras des enfants. Survis. Vis jusqu'au bout!" »

Cliquez ici pour écouter d'autres extraits de cette entrevue sur le site de Second regard.

Un témoin qui s'éteint

J'avais tellement hâte de rencontrer Martin Gray. Je voulais comprendre comment on peut survivre à de telles tragédies. Comment des drames aussi cruels peuvent-ils donner un sens à la vie?

« Mais de quoi avez-vous le plus peur? La mort vous fait-elle peur, ou est-ce le fait de ne plus pouvoir témoigner? », lui ai-je demandé. « Ne plus pouvoir témoigner », m'a-t-il répondu.

C'est un témoin de toute une époque qui vient de s'éteindre. Et pas uniquement un des derniers grands témoins de la Shoah. Mais aussi un témoin de cet espoir qu'on perd si facilement de vue ces temps-ci.

Pour moi, il demeurera toujours le symbole de la résilience.

« La vie est belle. Et je suis encore père de cinq enfants. J'ai des enfants formidables », explique Martin Gray.

Un d'entre eux l'accompagnait au moment de cette entrevue. Il regardait son père avec un sourire complice, poignant de tendresse.

Mes enfants sont une preuve que l'amour existe et que l'espoir est toujours là, vivant. Il faut croire et il faut aussi agir.

Une citation de Martin Gray

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