MONDEManuel Valls va en Israël et Palestine pour relancer le processus de paix

Manuel Valls va en Israël et dans les Territoires palestiniens pour relancer le processus de paix

MONDEIl est accueilli dans un climat tendu en Israël, dont le Premier ministre doute de « l’impartialité française »…
Manuel Valls, le 9 mai 2016.
Manuel Valls, le 9 mai 2016. - SIPA
A.Ch. avec AFP

A.Ch. avec AFP

Voyage sous tension pour Manuel Valls : le Premier ministre entame ce dimanche un déplacement délicat en Israël puis dans les Territoires palestiniens pour défendre une initiative française de relance du processus de paix. Mais il sera reçu avec froideur par son homologue israélien Benjamin Netanyahu, qui a émis la semaine dernière, lors de la visite de Jean-Marc Ayrault, des doutes sur « l'impartialité française ».

Le Premier ministre a commencé dimanche le difficile travail visant à convaincre les Israéliens qu'une initiative de Paris pour la paix avec les Palestiniens était dans leur intérêt, tout en répétant que «la colonisation doit cesser».

Une résolution que la France regrette

Les relations entre la France et Israël se sont tendues à la mi-avril, à cause d’une résolution de l'Unesco votée par la France qui a suscité la colère d'Israël, notamment parce qu'elle ne désigne jamais l'esplanade des Mosquées sous son nom juif de mont du Temple. « Nous n'aurions pas dû voter en faveur de ce texte. Je le regrette. Le président (François Hollande) l'a dit également », a répété Manuel Valls dans une interview au quotidien israélien Yediot Aharonot.

Le processus de paix au point mort

L'initiative française intervient alors que le processus de paix israélo-palestinien est au point mort depuis l'échec en avril 2014 d'une initiative américaine et alors qu'Israël et les Territoires palestiniens sont secoués par une vague de violences depuis le mois d'octobre. La France tente de mettre sur pied une conférence internationale sur le processus de paix, dont elle s'emploiera à jeter les bases lors d'une réunion ministérielle le 3 juin en présence des grandes puissances et des principaux pays et organisations concernées, mais sans les Israéliens ni les Palestiniens.

L'objectif est ensuite de réunir la conférence proprement dite avec les deux parties, à l'automne, avant que ne s'achève le deuxième mandat du président américain Barack Obama. « On ne pourra ensuite progresser sans discussions directes entre Israéliens et Palestiniens. Je connais les réserves que suscite cette initiative côté israélien. J'en parlerai avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu », a dit Manuel Valls au Yediot Aharonot.

Dimanche à Tel-Aviv

Arrivé samedi soir en Israël, Manuel Valls commence pour ainsi dire par le plus facile: une journée à Tel-Aviv centrée sur les relations économiques et culturelles entre la France et l'Etat hébreu. Inauguration d'une centrale solaire construite par le groupe français EDF, rencontre avec des start-ups françaises implantées dans la très dynamique ville israélienne, déjeuner sous l'égide de la chambre de commerce franco-israélienne: le début dimanche du programme de cette visite, « globale » et pas seulement diplomatique selon les services du Premier ministre français, est centré sur les relations d'affaires.

Dans l'après-midi, avant une remise de médaille et un discours à l'Université de la ville, Manuel Valls doit aller fleurir le mémorial Yitzhak Rabin, sur les lieux de l'assassinat en 1995 du Premier ministre israélien artisan des accords d'Oslo. Il participera aussi à une émission le soir sur les chaînes de télévision israélienne i24 et française BFM TV, organisée avec d'autres médias détenus par le milliardaire franco-israélien Patrick Drahi (Libération, L'Express...). Lundi après-midi, après sa rencontre avec Benjamin Netanyahu, il passera côté palestinien et rencontrera mardi son homologue Rami Hamdallah.

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