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À Tel Aviv, Manuel Valls se présente en « ami d'Israël »

«Dire aujourd'hui quand nous reconnaîtrons l'État palestinien, c'est acter par avance l'échec de notre initiative», estime Manuel Valls dans une interview accordée au quotidien palestinien al-Ayyam. JACK GUEZ/AFP

Le premier ministre a entamé un délicat déplacement de trois jours en Israël et dans les Territoires palestiniens dominé par le projet français de réunir une conférence internationale. Pour relancer l'effort de paix, il exhorte les Israéliens à «cesser la colonisation».

Manuel Valls a entamé un délicat déplacement de trois jours en Israël. Relations d'affaires, coopération, culture, religion... Son déplacement se veut «global», selon ses services. Dans les faits, Le premier ministre risque d'être largement dominé par le projet français de réunir une conférence internationale pour relancer l'effort de paix, moribond depuis l'échec de la dernière initiative américaine en 2014. Le soutien palestinien est acquis. En revanche, Manuel Valls devrait faire face à une opposition maintes fois exprimée quand il rencontrera lundi le premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou. Il y a une semaine, ce dernier a mis en doute devant le chef de la diplomatie Jean-Marc Ayrault «l'impartialité française», en brandissant le vote par Paris d'une décision de l'Unesco qui a provoqué la colère israélienne.

«Ce qu'il faut maintenant, c'est convaincre chacun, et notamment les Israéliens, que cette dynamique est dans l'intérêt de tous.» Dans une interview accordée au quotidien palestinien al-Ayyam , Manuel Valls a de nouveau exposé les motivations d'une conférence internationale. «Le chemin est étroit», a-t-il admis, et les Français sont «lucides, déterminés et modestes». «Dire aujourd'hui quand nous reconnaîtrons l'État palestinien, c'est acter par avance l'échec de notre initiative», a dit Manuel Valls qui, comme Jean-Marc Ayrault avant lui, pris ses distances avec les déclarations faites en janvier par l'ancien chef de la diplomatie Laurent Fabius. Face à une autre préoccupation israélienne, il a dit qu'il ne s'agissait «en aucun cas d'imposer quoi que ce soit».

Valls en «ami d'Israël»

«L'arrêt de la colonisation est un impératif. Car on ne peut pas vouloir à la fois discuter de la paix, être sincère dans la négociation et continuer dans le même temps à pratiquer le fait accompli sur le terrain», a-t-il néanmoins insisté. Manuel Valls s'est présenté en «ami d'Israël», ce qui l'autorise à dire «avec encore plus de franchise: oui, la colonisation doit cesser». La France cherchera à jeter les bases d'une conférence internationale lors d'une réunion ministérielle le 3 juin en présence des grandes puissances et des principaux pays et organisations concernées, mais sans les Israéliens ni les Palestiniens. L'objectif est ensuite de réunir la conférence proprement dite avec les deux parties, à l'automne, avant que ne s'achève le deuxième mandat du président américain Barack Obama.

Les derniers soubresauts de la politique intérieure israélienne incitent plus que jamais à la prudence. Manuel Valls se trouve en Israël au moment où Benyamin Nétanyahou semble en passe de faire entrer dans son gouvernement l'ultranationaliste Avigdor Lieberman, figure détestée des Palestiniens. L'arrivée à la tête du ministère clé de la Défense de celui qui a accusé le gouvernement de manquer de fermeté face à la vague actuelle d'attaques palestiniennes et qui prône de nouvelles colonies en Cisjordanie occupée, cimenterait le gouvernement le plus à droite de l'histoire d'Israël, selon des commentateurs.

(Avec AFP)

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