Musée juif: "Antisémite et aussi anti-occidental"

Deux ans après le drame du Musée juif, l’antisémitisme reste très fort en Belgique.

Christian Laporte
autriche
©JC Guillaume

Ce mardi à 18 h, le Musée juif de Bruxelles organise une cérémonie d’hommage aux victimes de la fusillade qui fit quatre victimes dans ses locaux, voici déjà deux ans.

Symbolique : cela se passera en présence du Grand Rabbin de Bruxelles, Albert Guigui, et de représentants du culte musulman.

Deux ans après la tragédie, Viviane Teitelbaum qui a récemment publié "Je ne suis pas antisémite mais…" chez Luc Pire n’est pas prête à changer son analyse plutôt sombre sur l’implantation profonde de la haine du monde juif, y compris dans la société belge. "Ni Merah, ni Nemmouche, ni Coulibaly, ni forcément les auteurs des attentats de Paris et de Bruxelles ne sont nés par génération spontanée. Ils se sont construits sur un échafaudage de haine, de confusions, de préjugés et de généralisations qui leur ont donné bonne conscience."

Anti-chrétien et anti-occidental

Pour la députée régionale bruxelloise MR, "l’antisémitisme n’a pas diminué, tout au contraire. Mais les cibles se sont bien élargies là où il y a deux ans, elles étaient surtout anti-juives. Je constate qu’on pourrait aujourd’hui retitrer mon livre : "Je suis antisémite mais aussi anti-chrétien, anti-occidental"

Viviane Teitelbaum ne pense pas qu’on aurait pu éviter les attentats, mais, dit-elle, "il faut résister à la fois à la stigmatisation et à l’angélisme. Nos populations ne sont pas dupes et ne laissent pas le champ libre aux extrémistes de gauche et de droite mais il y a quand même l’impression que les partis traditionnels ne parviennent plus à gérer ce malaise et qu’on n’est pas immunisé contre l’aventure".

Des partenariats ouverts

Le Musée juif de son côté n’est pas mort des suites de l’attaque. "Non seulement il a résisté mais a montré la voie en s’ouvrant toujours davantage aux autres communautés." Il y a de fait eu diverses initiatives avec des responsables proches de la sphère culturelle musulmane bruxelloise.

"Il est important que ses propres bases soient saines si on veut aller à la rencontre de l’autre", poursuit encore l’élue bruxelloise qui se réjouit aussi d’avoir "vu se développer beaucoup d’activités axées sur une vision ouverte plus ancrée sur les valeurs démocratiques"

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