Proche-Orient: Israël s'est d’entrée montré sceptique sur l'initiative française

© REUTERS / Charles PlatiauLe premier ministre Manuel Valls
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Mardi 24 mars, le chef du gouvernement français Manuel Valls achevait une visite de trois jours en Israël et en Cisjordanie où il avait rencontré respectivement le premier ministre Benjamin Netanyahu et son homologue palestinien Rami Hamdallah.

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Netanyahu rejette l'initiative de paix française
La France cherche à relancer les négociations de paix entre Palestiniens et Israéliens en organisant une conférence internationale à Paris. Cette initiative est refusée par Israël, mais acceptée par la Palestine. Le 3 juin prochain, les chefs de diplomatie d'une vingtaine de pays et les représentants de grandes organisations internationales se réuniront dans la capitale française afin de jeter les bases de cette future conférence censée sortir de l'impasse le processus de paix palestino-israélien.

Quel espoir représente l'initiative française dans la résolution de ce conflit vieux de plusieurs décennies? L'agence Sputnik a posé cette question à Emmanuel Dupuy, président de l'Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE).

"Cette rencontre de Manuel Valls était une rencontre non pas de la dernière chance, mais qui s'inscrivait dans une volonté de renouer avec son partenaire israélien qui, depuis le début, avait montré du scepticisme par rapport à cette conférence. Premièrement parce qu'elle n'est pas encore totalement adoubée par un certain nombre de partenaires clés, notamment par les Etats-Unis, qui hésitent encore à y participer, eu égard aux préventions israéliennes. Et deuxièmement, cela s'inscrit dans un contexte très particulier de vives tensions entre la France et Israël", a déclaré Emmanuel Dupuy.

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Selon lui, ces tensions sont alimentées, entre autres, par le soutien apporté il y a deux semaines par la France à une résolution de l'Unesco qui ne reconnaissait pas  le lien historique entre Jérusalem et l'Etat d'Israël.

Cette résolution "a énervé au plus haut point les autorités israéliennes qui ont utilisé ce prétexte" pour rejeter l'initiative française. Initiative soutenue par un certain nombre de partenaires clés, dont la Palestine et d'autres acteurs internationaux, mais qui ne répond pas à la volonté d'Israël de chercher une solution sans impliquer la communauté internationale.

Evoquant le rôle des Etats-Unis, le président de l'IPSE a fait savoir que l'initiative française "ne pouvait pas être validée tant qu'il n'y aurait pas de validation américaine" et sans l'assentiment d'Israël et de la Palestine quant aux décisions qui pourraient être prises.

"Donc, tout le monde savait dès le début que cette conférence avait peu de chance de se tenir", estime l'expert. Il en donne pour preuve le fait que même la réunion ministérielle chargée de la préparer a été reportée du 31 mai et au 3 juin.

"Et dans l'état actuel des choses, elle aura du mal à se tenir sans une ou les deux parties essentielles au processus", affirme Emmanuel Dupuy. 

D'après lui, en organisant une conférence internationale, Paris cherche non seulement à "obtenir des résultats positifs en ce qui concerne la situation israélo-palestinienne", mais aussi à effacer ou du moins à corriger l'image de la France. Image qui résulte de sa politique "au mieux incomplète et au pire illisible sur un certain nombre de dossiers, sur la crise syrienne, mais aussi par rapport aux relations de plus en plus tendues entre l'Arabie Saoudite et l'Iran", conclut le président de l'IPSE.

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